Les représentants de la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture ont présenté un bilan de leurs activités et ont dressé des perspectives pour l'avenir, lors d'une conférence-débat, organisée hier au centre de presse d'El Moudjahid. Aussi, les participants n'ont pas manqué de relever certains problèmes environnementaux auxquels est confrontée l'exploitation halieutique. Dans ce sens, les participants à la rencontre ont soulevé le problème que pourrait constituer la réalisation du Medgaz, le gazoduc devant relier le port de Béni Saf, en Algérie, à Almeria, en Espagne. Dans ce sens, aussi bien Tewfik Rahmani que Mohamed Larbi Yahouche, respectivement directeur général et président de la Chambre nationale de pêche et d'aquaculture ont indiqué que des pêcheurs espagnols ont affirmé que le projet Medgaz a causé un recul de l'activité et de la richesse halieutique en Espagne. Ces mêmes pêcheurs ont d'ailleurs demandé un dédommagement de 3 millions d'euros pour le préjudice subi. MM. Rahmani et Yahouche estiment dans ce sens que les Algériens devraient en faire de même. Notons néanmoins que les pêcheurs espagnols se sont vu souvent adresser des griefs par rapport à la surexploitation de leurs stocks halieutiques. Elément qui devrait pousser à réfléchir à deux fois avant de désigner des facteurs exogènes lesquels seraient à l'origine de l'épuisement de la richesse halieutique. Sur un autre registre, M. Rahmani a tenu à expliquer le rôle de la chambre dans l'organisation du secteur de la pêche et de l'aquaculture, afin de mettre fin aux activités anarchiques, et de sensibiliser les pêcheurs. De son côté, M. Yahouche est revenu sur les tensions qui marquent de temps à autres le marché du poisson, les imputant à l'augmentation effrénée de la demande laquelle est due aux nouveaux matériels de transport et de stockage. Chose qui a permis d'élargir la distribution de poisson à l'échelle nationale. Il est utile de noter que la production halieutique en Algérie ne dépasse pas les 220 000 tonnes/an. Par ailleurs, les représentants de la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture ont présenté leur plan d'action pour 2009. Il s'agit en premier lieu de la création d'une mutuelle de crédit et d'épargne en collaboration avec le ministère de la Pêche. Il est également question de la mise en place d'un comité technique de promotion et de subvention des activités aquacoles, avec l' élaboration d' un rapport détaillé sur le développement de cette activité et les obstacles qui empêchent et qui freinent sa promotion, par la suite le rapport sera adressé aux autorités concernées. Aussi, l'investissement est abordé dans le plan d'action pour 2009. Il s'agit d'aller vers la recherche de projets d'investissement au profit de la chambre nationale, l'organisation du 3e Salon euro - méditerranéen de la pêche et de l'aquaculture en 2010, et le soutien du bureau d'étude de la chambre. Selon la Chambre algérienne de la pêche et d'aquaculture, la coopération est une nécessité. Pour cela il faut un travail de collaboration entre les chambres régionales. Dans le même contexte, il y aura une réunion avec le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques et avec les deux chambres du Parlement. Il faut savoir que la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture est une institution à caractère industriel et commercial, placée sous la tutelle du ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques. Ainsi, elle se compose d'une chambre à caractère nationale dénommée la Chambre algérienne de pêche et d'aquaculture, de sept représentations régionales dénommées "chambre interwilaya de pêche et d'aquaculture", ainsi que de quatorze représentations locales, implantées au niveau des wilayas côtières et dénommées chambre de pêche et d'aquaculture. Ouzna Mesroua