La protection et la valorisation du littoral sont régies par la loi du 5 février 2002, qui constitue un instrument privilégié permettant de délimiter le littoral à protéger, de fixer une zone de non-oedificandi de 100 à 300 m, d'interdire l'extension longitudinale des agglomérations au-delà de 3 km, d'interdire également l'extension de deux agglomérations adjacentes à 5 km et détermine les zones naturelles à protéger. Mais rien de cela, n'est appliqué convenablement. D'ailleurs, la création d'une banque de données actualisées sur le littoral constitue l'un des objectifs du Commissariat national du littoral (CNL). Le directeur du CNL du pôle nord-ouest (Oran), M. Chibani Kouider, a affirmé, hier, lors de l'ouverture de la saison estivale à Aïn Témouchent, que "des données sont mises à jour régulièrement grâce au suivi du CNL domicilié également au pôle centre (Alger) et au pôle nord-est (Annaba)". Des antennes ont été créées au niveau des 14 wilayas côtières, a signalé M. Chibani, qui a précisé que le CNL a matérialisé ces données sur la carte du littoral où toutes ces informations sont répertoriées et actualisées au fur et à mesure. S'étendant sur plus de 1200 km, le littoral algérien dispose d'un domaine de 31 927,41 km2, dont 27 998 km2 de domaine marin et 3 929,41 km2 terrestre. Un autre objectif concerne la sensibilisation des citoyens autour de la protection du littoral, des zones côtières et des écosystèmes qu'ils abritent. Cette protection s'élargit, également, à la nature ou après plages, précise-t-on. Pour atteindre ses objectifs, le CNL a opté, pour un "changement graduel des comportements". Le CNL, poursuit M. Chibani, vise, par ailleurs, la mise en œuvre de mesures de protection du littoral et des zones côtières, et à fournir aux collectivités locales (92 communes côtières) toute assistance se rapportant à ses domaines d'intervention. Il veille, aussi, sur le maintien, la restauration et la réhabilitation des espaces terrestres et marins. Dans ce contexte, le directeur du pôle nord-ouest du CNL a indiqué que les études concernant l'aménagement des îles Habibas (Oran) et de Rachgoune (Aïn Témouchent) sont achevées. "Pour les premières îles, un patrimoine naturel classé, le projet est entré dans sa phase finale. L'opération d'aménagement sera bientôt lancée, pour en faire, notamment, des sentiers pour visites guidées", précise-t-on. S'agissant de l'île de Rachgoune, relevant de la commune de Oualhaça, daïra de Béni Saf, ce patrimoine est en cours de classification, préalablement à son aménagement. Dans le cadre de la gestion et de la préservation des zones naturelles du littoral, il a été lancé un programme de réhabilitation et d'aménagement des îles Habibas et de l'île Rachgoune, ainsi que du Mont Chénoua à Tipasa. Inscrit dans le cadre du programme de soutien à la croissance économique, le projet a pour objectif général de freiner le processus de dégradation du milieu naturel, de contribuer au maintien de l'équilibre écologique des espèces faunistiques et floristiques menacées d'extinction. Nassima Bensalem