Dispositif n La loi 02/02 porte délimitation du littoral à protéger, fixe une zone de non-construction de 100 à 300 m, interdit l'extension longitudinale des agglomérations au-delà de 3 km, ainsi que l'extension des agglomérations adjacentes à 5 km et enfin détermine les zones naturelles à protéger. C'est sur ce principe que la 1re opération de bornage du littoral a été lancée hier, depuis la commune de Zéralda (Alger) par le ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, Chérif Rahmani, en présence des autorités locales, des cadres du secteur, d'experts et des ONG. L'opération qui touchera toutes les agglomérations et les villages de tout le littoral algérien concernera la fixation de la zone non constructible, la délimitation par des panneaux de l'extension longitudinale des agglomérations parallèles au rivage ainsi que la détermination des zones naturelles. «Le littoral avec ses différentes zones remarquables et naturelles est une propriété domaniale où toute exploitation (construction, industrie) est interdite», précisera le ministre pour expliquer que la loi 02/02 du littoral a permis de donner la vraie définition au littoral ainsi que l'identification réelle des espaces remarquables où toute exploitation est prohibée. Il se désolera du phénomène de conurbation des villes et agglomérations qui commencent à se toucher et à créer un véritable front en béton. Celui-ci, selon le ministre, ne permet pas au citoyen d'avoir un accès à la mer. «Il est indispensable donc de réguler et de régulariser l'occupation du littoral qui est un domaine de la collectivité locale et du citoyen», reprendra M. Rahmani. Les activités touristiques, selon lui, ne sont pas interdites, mais doivent être conformes aux directives de la loi du littoral dans le cadre de la protection et de la préservation de l'environnement. Le bureau d'études du Centre national des études appliquées en urbanisme Cneru, a exposé, en marge du lancement de l'opération de bornage, une présentation du cadastre du littoral d'Alger (cas de la commune de Zéralda) qui s'étend sur un linéaire côtier de 5,16 km. Le littoral algérien, pour rappel, s'étend de Marset Ben M'hidi à l'ouest jusqu'au Cap Roux (frontières tunisiennes) à l'est sur une distance de 1100 km à vol d'oiseau. Il existe environ 534 plages sur la côte algérienne. Les côtes à falaises marines occupent la majeure partie du linéaire côtier algérien. Elles se localisent entre Ghazaouet et Cap Falcon à l'ouest, dans les régions de Ténès, Tipaza (Mont du Chenoua), Skikda, Dellys,Tigzirt et autres. Les côtes rocheuses découpées, quant à elles, sont plus fréquentes à l'ouest et à l'est. Les côtes dunaires, en revanche, sont souvent présentes près des embouchures des cours d'eau (dunes de la baie de Jijel par exemple). La loi 02/02 l La loi 02/02 du 2 février 2002, promulguée par l'Etat algérien, stipule la protection et la valorisation du littoral. Elle implique les différents intervenants en fixant les interdictions, les sanctions et les peines en cas d'agression du littoral. Y sont prévues des peines allant de 3 mois à 1 an de prison et des amendes de 100 000 à 300 000 DA.