Les prix du pétrole montaient nettement hier à l'ouverture de la séance à New York, le marché anticipant un fort recul des réserves de brut aux Etats-Unis.Vers 13H10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en août s'échangeait à 71,44 dollars, en hausse de 1,55 dollar par rapport à son cours de clôture de mardi. Aussi, le baril dépassait 71 dollars mercredi en début d'échanges européens, poussés par un regain d'optimisme sur l'économie mondiale et par l'anticipation d'une baisse importante des stocks pétroliers aux Etats-Unis. A 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait 1,25 dollar par rapport à la clôture de la veille, à 70,55 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). Le baril de "light sweet crude" pour livraison en août gagnait quant à lui 1,27 dollar, à 71,16 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les espoirs de reprise économique ont été nourris par un indicateur meilleur que prévu en zone euro : l'indice des directeurs d'achats (PMI) du secteur manufacturier dans la zone euro s'est redressé plus que prévu en juin, ressortant à 42,6 points, un plus haut depuis neuf mois. Ces bons chiffres faisaient rebondir les Bourses, utilisées par les opérateurs comme indicateurs avancé des perspectives de consommation d'énergie. En outre, ils ont renforcé l'euro au détriment du dollar, incitant les investisseurs à acheter des matières premières pour se prémunir contre l'inflation. Les cours du brut profitent aussi de l'espoir que les stocks américains de brut, qui avaient atteint au printemps des niveaux records en 19 ans, continuent à dégonfler, signe d'un rééquilibrage entre l'offre et la demande après des mois d'excédent. Le marché attendait les statistiques hebdomadaires du département de l'Energie (DoE) sur les réserves pétrolières américaines, publiées à 14H30 GMT. Avant leur publication, "les cours réagissent favorablement au fort recul des stocks de brut montré par les statistiques" de l'American Petroleum Institute (API), ont expliqué les analystes de Barclays Capital. L'API, qui représente l'industrie et publie ses propres statistiques le mardi soir, a estimé que les réserves américaines de brut avaient chuté de près de 7 millions de barils de brut la semaine dernière. De tels chiffres "pourraient indiquer que la demande pour le pétrole est plus forte que ce que l'on pourrait croire", a jugé Phil Flynn, d'Alaron Trading. "L'API a annoncé une baisse des stocks de brut bien plus importante que prévu", de 6,9 millions de barils, rapportait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. "Les réductions de production mises en oeuvre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) commencent à être plus visibles", estime-t-il. Publiée chaque mardi, l'étude de l'API est utilisée par le marché comme premier indice -- plus ou moins fiable -- de ce que pourrait officiellement annoncer le lendemain le Département américain de l'Energie. Du côté des analystes, les attentes sont toutefois plus mitigées. Les spécialistes interrogés par DowJones Newswires s'attendent à ce que le Département américain de l'énergie annonce à 14H30 GMT une baisse des réserves de brut de 2,1 millions de barils. Ils anticipent en revanche une hausse des stocks d'essence et de distillats, de respectivement 1,9 million de barils (mb) et 1,6 mb. "Une hausse plus importante qu'attendu des stocks d'essence pourrait renvoyer les prix du pétrole dans le bas de la fourchette" où ils évoluent depuis quelques semaines, s'inquiète pour sa part Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital. La veille, les prix du pétrole avaient terminé en net repli, sous les 70 dollars, sous l'effet d'un raffermissement de la monnaie américaine et du recul de la confiance des consommateurs américains, qui a ravivé les inquiétudes pour la demande d'or noir. La séance avait été extrêmement volatile, le Brent ayant touché 73,50 dollars, son niveau le plus élevé depuis huit mois, poussé par des craintes sur la situation au Nigeria. Synthèse S.G.