Le Forum des pays exportateurs de gaz commence à former ses structures. Ainsi la première réunion officielle du FPEG se tiendra le 19 avril 2010 en Algérie, laquelle en assurera la présidence. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil a indiqué samedi à Alger que les membres du FPEG, réunis la semaine dernière à Doha, se sont mis d'accord pour reporter l'élection d'un secrétaire général "parce qu'il y avait un seul candidat et les membres estimaient qu'il faudrait plus de temps pour soumettre d'autres candidatures". En effet, la 8e réunion ministérielle FPEG était consacrée à l'élection du secrétaire général et des membres du bureau exécutif, et à l'adoption du budget du Forum pour le deuxième semestre 2009 ainsi qu'a l'élection du président et vice-président du Forum pour l'année 2010. Néanmoins, "la décision sur l'élection du secrétaire général du FPEG a été remise à la prochaine session", en décembre 2009. En attendant, le ministre de l'Industrie et de l'Energie du Qatar, Abdallah ben Hamad al-Attiyah, occupera ce poste par intérim, laissant six mois de plus à Moscou pour proposer un candidat. D'ailleurs, "la prochaine réunion du Forum, prévue le 9 décembre à Doha, sera la dernière présidée par le ministre qatari du Pétrole Abdallah ben Hamad Al-Attiyah et au cours de laquelle on va sélectionner le secrétaire général", a ajouté M. Khelil. Ensuite la présidence passera à l'Algérie. Il faut aussi noter que la première réunion du Forum, qui regroupe une quinzaine de pays riches en gaz naturel, dont l'Iran, la Russie, le Qatar, le Venezuela et l'Algérie, coïncidera avec la tenue de GNL 16 à Oran. Les deux réunions se tiendront d'ailleurs en parallèle dans la capitale de l'Ouest. Hasard du calendrier ? ou cela reflète-t-il la volonté des pays membres de donner un rôle actif à cette nouvelle organisation sur la marché du gaz. Il est vrai que les pays consommateurs craignent que le FPEG n'évolue en Opep du gaz. Même si la question a été tranchée du côté du FPEG, lequel a réaffirmé à plusieurs occasions que pour l'heure et dans les conditions actuelles du marché, il est tout à fait incertain qu'une telle organisation soit créée. Cela n'empêchera pas pour autant les pays producteurs de gaz de se concerter et de rapprocher leurs vision dans un cadre organisé qui est le FPEG et d'aller au GNL 16, qui réunit tous les 3 ans producteurs et consommateurs de gaz, en bloc uni, qui risque de peser dans les dialogues à venir. Il est vrai que le gaz est appelé à jouer un rôle central dans le marché énergétique mondial à l'avenir. La croissance de la demande mondiale de gaz est supérieure à celle du pétrole et s'établit, selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, à 1,8 % par an jusqu'en 2030. Il offre de surcroît une visibilité plus longue des ressources, avec des réserves estimées à 66 ans, contre 40 ans pour le pétrole. Cependant, le développement des activités gazières nécessitera d'importants investissements. L'AIE estime que les investissements nécessaires d'ici à 2030 pour développer la filière gazière sont estimés à quelque 5 500 milliards de dollars. Le développement du GNL, qui monte en puissance depuis les années 1990, est en train de bouleverser considérablement le marché du gaz. Les pays producteurs ont beaucoup investi dans la liquéfaction, et, à l'autre bout de la chaîne, les consommateurs se sont dotés d'importantes infrastructures de regazéification. Le GNL, apparaît indéniablement comme un vecteur essentiel de l'expansion gazière mondiale. Le commerce du GNL reste promis à un développement rapide, de l'ordre de 7 %/an d'ici à 2020, ce qui porterait sa part dans les échanges gaziers internationaux à quelque 38 % à cet horizon. La globalisation du marché gazier, l'augmentation de la production et de la consommation de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié dans le monde ont fait que les pays producteurs membres du FPEG ont pris conscience de leur influence de plus en plus grande en matière d'approvisionnement du marché gazier. Le GNL 16 semble être le cadre propice pour évoquer toutes ces questions. La conférence se penchera d'ailleurs sur les marchés et projets du GNL, leur évolution et leur orientation, sur l'évolution et l'optimisation des coûts ainsi que sur les développements commerciaux et techniques sur le marché du gaz. Il faut dire que la généralisation du commerce du GNL est susceptible d'aboutir à la création d'un marché spot semblable à celui du pétrole et pourquoi pas bouleverser la donne sur le marché gazier. Les grandes manœuvres ont d'ailleurs déjà commencé. Samira G.