Sale temps pour les concessionnaires automobiles. Le gouvernement est bel et bien décidé à juguler les importations de véhicules neufs. Et pour cause, ce segment grève non seulement la balance commerciale du pays, mais commence à induire divers problèmes liés à l'augmentation incontrôlable du parc automobile. Pour y parvenir, les pouvoirs publics disposent d'un mécanisme pour le moins efficace, la taxe sur les véhicules neufs. Celle-ci a, d'ailleurs, démontré son efficacité. Et pour preuve, les importations de véhicules neufs ont baissé de 8,55 % au cours des 4 premiers mois de l'année en cours. Aussi, le gouvernement semble être pour le maintient de la pression. Et au lieu de baisser, comme les concessionnaires l'ont à mainte reprises revendiqué, la taxe sur les véhicules neufs pourrait très bien augmenter. Cela n'est plus une hypothèse, c'est une certitude. En effet, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a confirmé, hier, en marge de la séance de clôture de la session de printemps de l'APN, l'introduction d'une nouvelle augmentation de la taxe sur les véhicules neufs, parmi les dispositions attendues de la loi de finances complémentaire 2009, sans toutefois donner plus de précisions. Cette nouvelle taxe viendra s'ajouter à celle en vigueur depuis juillet 2008. La taxe actuelle concerne les véhicules importés par des particuliers ou achetés auprès des concessionnaires automobiles locaux. Elle varie entre 50 000 dinars et 150 000 dinars. Selon nos informations, la nouvelle taxe sera identique à celle de l'année dernière. Si elle est retenue, les acquéreurs devront débourser entre 100.000 et 300.000 dinars supplémentaires, en fonction de la marque et de la puissance du véhicule. Les concessionnaires, qui se plaignent d'une légère baisse de la demande suite aux taxes introduites en 2008 sur l'achat de véhicules neufs, ne cachent pas leur inquiétude. Ils attendent que la décision soit effective pour organiser la riposte. En 2008, ils avaient vainement tenté de reporter l'application de la mesure. D'ailleurs, le débat a été porté au sein de l'APN, sans que ces revendications aboutissent pour autant. Karim Djoudi avait, en effet, répondu que les concessionnaires automobiles n'avaient qu'à baisser les prix des véhicules. "Les concessionnaires automobiles vendent plus de 200 000 véhicules par an en Algérie. Ils n'ont qu'à baisser les prix des véhicules comme ils le font dans les autres pays", avait-il suggéré, appelant les constructeurs automobiles à venir investir en Algérie dans la fabrication et le montage d'automobiles. Sur un autre volet, le premier argentier du pays a indiqué que "la loi de finances complémentaire a un seul objet, apporter un complément aux crédits mis dans la loi de finances initiale et fondamentalement apporter des dispositions légales en termes de régulation du commerce intérieur et des importations au bénéfice de l'économie nationale", a-t-il déclaré. Les nouvelles mesures visent, selon M. Djoudi, à favoriser la croissance économique et l'investissement en Algérie. La LFC 2009 prévoit des mesures de soutien à l'investissement public, de la réduction de la pression fiscale, et de soutien à l'emploi. Ce texte accordera, en effet, des avantages en matière de taxes et d'investissements pour les entreprises nationales. Ainsi, la réduction de la pression fiscale et les propositions contenues dans l'avant-projet de loi de finances complémentaire pour 2009 permettront à l'entreprise de souffler. Hamid M.