Quelle place pour l'Algérie dans la nouvelle politique gazière mondiale, qui se dessine à l'horizon 2015/2020 ? C'est la question que l'expert international, Abderrahmane Mebtoul, a abordée dans une de ses contributions. L'expert s'interroge sur la stratégie gazière de l'Algérie dans un environnement turbulent et en perpétuel changement, d'autant plus que la crise mondiale actuelle structurelle et non conjoncturelle préfigure d'importants bouleversements géostratégiques et économiques. Selon lui, la stratégie gazière mondiale risque de se faire actuellement sans l'Algérie. Pour illustrer ses propos, Mebtoul rappelle la signature récente d'un accord intergouvernemental portant sur la mise sur pied du projet de gazoduc Nabucco qui doit relier d'ici 2014/2015 la région de la mer Caspienne, le Proche-Orient et l'Egypte à l'Europe en passant par la Turquie sur 3 300 km et d'une capacité de 31 milliards de mètres cubes par an. Il rappelle également la présence d'un autre projet de gazoduc, South Stream, développé dans le but de concurrencer le premier, par le géant russe Gazprom et l'italien ENI qui doit relier la Russie à la Bulgarie, par la mer Noire. Un gazoduc de 900 km pour un montant de 6,8 milliards de dollars. "Ces projets ne limiteraient-ils pas l'influence future de l'Algérie qui a moins de 3% des réserves mondiales ", s'est-il interrogé. Concernant le gazoduc Nigeria-Europe, via Algérie (TSGP), l'expert, en guise d'une hypothèse mais qui n'est pas à écarter, dira que "pour contourner l'Algérie et sous pression occidentale, la Libye ,ou l'Egypte pourraient proposer leur passage. Car dans la pratique des affaires, il n' y a pas de sentiments; il n'y a que des intérêts comme le montre les contrats récents signés entre Gazprom et l'Espagne afin de moins dépendre du gaz algérien". Il est vrai que les menaces sont bien réelles étant donné que la préservation des intérêts des pays est un combat constant et réfléchi. C'est dans ce sens que l'Algérie s'est engagée à mettre sur pied une stratégie énergétique solide. A l'heure actuelle, les résultats sont satisfaisants et ce, malgré la crise mondiale actuelle. C'est dans ce sens que le bulletin spécialisé "Pétrole et Gaz arabes" (PGA) a relevé qu'en dépit de la crise économique et financière mondiale et de ses conséquences sur l'activité industrielle, l'Algérie poursuit ses projets de développement gazier. "En dépit de la crise économique et financière mondiale et de ses conséquences sur l'activité industrielle, la demande d'énergie et l'accès au crédit, l'Algérie, par le biais de Sonatrach, poursuit ses projets de développement gazier", souligne PGA, dans sa dernière livraison. La publication précise qu'"entre le début juin et le début juillet 2009, cinq projets et non des moindres, ont été lancés. Il s'agit de la réalisation des installations de traitement du gaz à Gassi Touil et à Rhourde Nouss, de la construction du gazoduc GK3, de la récupération du gaz associé dans la zone de Haoud Berkaoui et du développement du permis de Touat". Le GK3 est un projet capital, car il permettra d'accroître de 9 milliards de m3/an la capacité de transport de gaz en Algérie. Ce gazoduc contribuera à la satisfaction des besoins internes, notamment ceux de Sonelgaz pour la génération d'électricité ainsi qu'à alimenter le futur train de GNL, en cours de construction à Skikda et le futur gazoduc Galsi qui reliera l'Algérie à l'Italie. Le coût du projet est estimé à 1,37 milliard USD, écrit PGA. La publication spécialisée note, par ailleurs, que "les perspectives d'exploration gazière en Algérie demeurent très bonnes, puisque sur les 16 découvertes enregistrées en 2008, 14 contenaient du gaz seul ou du gaz et des condensats. Cette tendance s'est encore accentuée en 2009. Sur les six premiers mois de l'année, six des sept découvertes annoncées (5 en association et 2 par Sonatrach seule) étaient des découvertes gazières", ajoute encore PGA. "A la fin 2008, les travaux de soudure pour Medgaz ont été achevés et, après des tests hydrauliques au début 2009, ce gazoduc qui relie l'Algérie à l'Espagne sans passer par un pays tiers, devrait entrer en service au cours du premier semestre 2010. Sa capacité initiale est de 8 milliards m3/an. Son coût est évalué à 900 millions dollars", rappelle la revue spécialisée. H M.