Comme à l'accoutumée, et suivant les différents événements d'actualité internationale et nationale, l'expert international en économie, le docteur Abderrahmane Mebtoul, a voulu s'adresser, cette fois-ci lors d'une de ses pertinentes contributions, aux candidats à l'élection présidentielle qui déterminent l'avenir de l'Algérie, en leur posant trois questions. Commençant par la crise économique mondiale. Le docteur s'interroge sur les solutions que peuvent proposer les candidats face à la crise mondiale, et ses vraies répercussions sur l'Algérie. En été 2007 et courant 2008, au lendemain de l'éclatement de la crise, plusieurs responsables algériens affirmaient, «nous n'avons rien à craindre, dans ce cas là», s'est-t-il interrogé «comment abordez-vous la crise financière d'une ampleur planétaire qui secoue actuellement tous les pays sans exception, dont la sous-capitalisation vient d'être estimée, à mars 2009, à une perte de plus de 52 000 milliards de dollars contre 30 000 en novembre 2008 montrant ainsi la profondeur de la crise mondiale comme le démontrent les inquiétudes des dirigeants des plus grands pays du monde… Ignorer la crise, ne démobilise-t-il pas la population parabolée, constatant le malaise économique et social à travers le monde. Quelles solutions proposez-vous face à la crise mondiale ?» s'est-t-il demandé. Allant plus loin encore dans ses hypothèses, l'expert international se demande aussi comment peut-on financer un programme de développement face à la chute des cours des hydrocarbures, sachant que 98% des recettes en devise de l'Algérie proviennent essentiellement des hydrocarbures. Le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole, cette décroissance de l'économie mondiale n'a-t-elle pas des répercussions sur la demande et donc des recettes du pays. Ne faut-il pas éviter l'erreur de raisonner à prix courant, car un cours du baril à 50 dollars en mars 2009 équivaut à environ 30 dollars au prix de 2000 ? Selon M. Mebtoul, avec le risque du retour à l'inflation, le dollar, représentant plus de 60% des transactions mondiales, pouvant entraîner un cercle vicieux quant à la hausse des taux d'intérêt et le ralentissement de l'investissement. A-t-on mesuré, par ailleurs, l'impact du rendement de nos réserves de change estimées à environ 140 milliards de dollars, dont la partie placée à l'étranger, avec l'actuelle politique des banques centrales d'un taux d'intérêt zéro et négatif avec l'inflation ? Devant cette situation mondiale, et au vu des dépenses publiques programmées à 150 milliards de dollars, 140 milliards de dollars de réserves de change et un stock de la dette inférieure à 5 milliards de dollars et au rythme des dépenses 2008, dont les importations ont connu une envolée (40 milliards de dollars), et tenant compte des transferts de dividende, plus les services y compris les associés de Sonatrach, de nouveaux besoins d'investissement des plans de financement de Sonatrach (63 milliards de dollars), et 15 milliards de dollars de Sonelgaz, comment résoudrez-vous le problème du financement si, premièrement, le cours du baril de pétrole se maintient entre 55/60 dollars aux prix constants. S'adressant toujours aux candidats, Mebtoul s'est demandé encore «Comment allez-vous procéder aux réformes nécessaires entre 2009/2014 en conciliant l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale ?». Il ajoute, entre autres, où en est l'application de l'Accord de zone de libre-échange avec l'Europe applicable depuis le 1er septembre 2005, où en sont les négociations avec l'OMC et quelle est la place de l' Algérie en termes d'avantages comparatifs socioéconomiques ? Aussi, comment concrètement lever les contraintes d'environnement qui expliquent la faiblesse de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée (le monopole source de surcoût et de gaspillage étant dominant avec la faiblesse d'un environnement concurrentiel permettant des rentes au profit d'une minorité) et donc la production et les exportations hors hydrocarbures ? Comment terminer cette interminable transition où l'Algérie en est depuis 1986, n'étant ni dans une économie de marché véritable, ni dans une économie administrée. Que proposez-vous, par rapport à l'élément stratégique fondamental qui conditionne tout le reste à savoir la refonte de l'Etat (la bonne gouvernance), la lutte contre la bureaucratie et la corruption, l'instauration de l'Etat de droit et la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle, l'intégration de la sphère informelle drainant plus de 40% de la masse monétaire en circulation étant la résultante, le système financier sclérosé (guichets administratifs), le foncier. Et surtout à l'inadaptation du système socio-éducatif, la réforme de l'école, mère de toutes les réformes, et donc la place du savoir dans la société ? Le blocage n'est-il pas systémique avec la prédominance du comportement rentier ? Synthèse Samira H.