Film un peu pédagogique et surtout historique, "L'Afrique, des ténèbres à la lumière" de Lamine Merbah réalisé dans le cadre du PANAF 2009 qui s'est clôturé hier avec un spectacle à la salle Atlas de Bab El Oued a été projeté à la salle Cosmos de Riadh Et Feth ce samedi. D'une durée de 1h15 min, ce documentaire produit par le ministère de la Culture et co-réalisé par Lamine Merbah et Ali Beloud en 2009 pour le Panaf 2009, revient sur l'histoire des colonies africaines pour la plupart pillés et dépecés par les puissances occidentales au nom du vieux prétexte farfelu de " la civilisation ". Ce récit remonte à la période médiévale soit en plein naissance du pré-capitalisme. C'est pendant cette période cruciale que vont s'élaborer les stratégie de dominations vis à vis de trois continents à savoir l'Afrique, l'Asie et l'Amérique qui vont faire des rencontre désastreuses avec l'hégémonie injustifiés des occidentaux. Selon e co-réalisateur du documentaire, Beloud, " un rapport de " prédation " s'établit quand le continent africain rencontre le continent européen, lequel était en plein boom sur le plan économique. A cette période, les Européens étaient contraints de contourner la barrière ottomane (nord de l'Afrique) afin de pouvoir atteindre les Indes pour ramener les esclaves, ces derniers étant devenus pour eux une " marchandise intéressante ". De là est né le commerce triangulaire avec les marchandises ramenées de Pacotille en Europe pour corrompre les chefs africains et les échanger contre des esclaves revendus en Amérique. Ce documentaire, fruit de six mois de travail et de recherches historiques, est truffé d'images inédites comme celles de Messali Hadj, un des pères du Mouvement national en Algérie, ou de Nelson Mandela de l'ANC (African National Congres d'Afrique du Sud), venu clandestinement en Algérie où il s'était entraîné. Le documentaire s'est également basé sur des témoignages de personnalités algériennes ayant soutenu activement les mouvements de libération en Afrique. Pour ce qui est de la collecte des archives, Merbah a reconnu qu'il était " difficile " de les trouver au niveau de la télévision algérienne laquelle " ne dispose pas de copies originales ". Il a fait savoir que c'est à l'Institut national des archives (INA, France) qu'il a pu se procurer la documentation nécessaire à la réalisation de son film documentaire. Dans le film le Nelson Mandela soulignait qu'il était " le premier Sud- Africain à avoir été entraîné aux armes en Algérie. Quand je suis rentré dans mon pays pour affronter l'Apartheid, je me suis senti plus fort." Un peu plus loin, dira le président Ahmed Ben Bella: "Du coup quand on rentrait en guerre avec un pays africain, c'est avec l'Algérie qu'on se sentait confronté." Le film fait état également de l'enrôlement par la force des indigènes dans le rang des armées coloniales. Selon erbah "contrairement au discours développé actuellement, l'Europe ne doit pas aider l'Afrique, mais c'est l'Europe qui est endettée par cinq siècles de prédation et demeure redevable du plus grand nombre de cadavres que l'humanité ait connus", a-t-il souligné. L'Algérie et les mouvements de libération, de Ramadan Soulemane est un autre film documentaire abordant le même sujet et projeté à Riadh El Feth toujours dans le cadre du PANAF. "Cette image de l'Algérie africaine et de l'Algérie catalyseur des mouvements de libération, a été totalement occultée au cours de ces deux dernières décennies de tragédie, c'est dommage. Cette histoire est à rappeler" dira le réalisateur Mama Keita, auteur du film. Le film de Merbah se referme joliment avec l'image de Mama Africa, Miriam Makéba interprétant en 1996, Ana houra fi Eldjazair. Durant deux heures, cette co-production algéro-sud africaine tente de reconstituer les différents évènements ayant marqué une bonne partie de l'histoire de l'Afrique entre les années 1960 et 1970, une période où plusieurs pays du continent étaient encore sous domination coloniale. Par Rebouh H