Avant-hier soir, le documentaire l'Afrique des ténèbres à la lumière, de Lamine Merbah et Ali Beloud, a été projeté à la salle Cosmos Alpha (Oref), en présence de la ministre de la Culture, d'un grand nombre de professionnels du 7e art africain et de spectateurs curieux de découvrir ce documentaire de 75 minutes. Inscrit dans le cadre des productions cinématographiques du 2e Festival culturel panafricain, le documentaire l'Afrique des ténèbres à la lumière met la lumière sur l'histoire du berceau de l'humanité et son pillage par le colonisateur. Le docu dénonce les pratiques barbares et dévastatrices du colonisateur ainsi que l'impérialisme occidental. Pour ce faire, les réalisateurs remontent jusqu'à la fin de la période médiévale coïncidant avec la naissance du précapitalisme ; tout en insistant sur la destruction que l'impérialisme a causée, notamment en Afrique, et ce à travers une chronologique relatée avec un discours intellectuel et affectif. Et le continent a tant traversé : de l'esclavage au colonialisme, en passant par l'apartheid. Le documentaire s'intéresse également à la découverte des Amérique par les Européens et les massacres des Indiens ainsi que leur extermination. Par ces massacres, les Européens se sont heurtés au problème du manque de main-œuvre. C'est ainsi qu'ils vont apporter durant quatre siècles des esclaves. Les guerres coloniales, la dilapidation du continent, la partage des richesses par les grandes puissances coloniales de l'époque, à savoir la France et la Grande-Bretagne. Le documentaire a aussi mis la lumière sur les mouvements de libération et les résistances des peuples africains des siècles durant, et la solidarité entre différents pays africains pour accéder à la liberté. D'autre part, le documentaire a nécessité six mois de recherches historiques ; il comporte également des images inédites comme celles de Messali Hadj ou encore de Nelson Mandela de l'ANC. Notons également que le docu comporte des témoignages de personnalités algériennes qui ont soutenu activement les mouvements de libération en Afrique. Concernant la collecte des archives, M. Merbah a reconnu qu'il était difficile de les trouver au niveau de la télévision algérienne qui “ne dispose pas de copies originales”. Il a indiqué que c'est grâce à l'Institut national des archives (INA, France) qu'il a pu se procurer la documentation nécessaire à la réalisation. Pour sa part, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a déclaré : “On ne peut pas faire un deuxième Panaf sans évoquer ces sujets. Ce genre de documentaire est important dans la formation des jeunes générations et de la formation de la personnalité africaine.” Et d'ajouter : “Les Algériens ont besoin de ce sentiment de fierté et de savoir qui ont compté sur eux-mêmes pour arracher leur liberté.” Par ailleurs, la salle Ibn Zeydoun a abrité la projection du long métrage Aziza, d'Abdellatif Ben Ammar. Le film raconte la Tunisie des années 1980, un pays en développement, une société en pleine mutation. C'est l'histoire d'une famille qui quitte la médina et part s'installer dans l'une des nouvelles villes tunisiennes, à la périphérie de la capitale. Le film s'intéresse à la place du rêve, de la réalité et du pragmatisme, dans une société en ébullition. La projection devait se dérouler en présence du réalisateur, mais ce dernier n'est pas venu. Il devait y avoir aussi la projection du making-off de son dernier long métrage l'Avenue des palmiers blessés, coproduit par l'Algérie, mais cela aussi ne s'est pas fait. Aucune explication n'a été donnée ! DJAZIA SAFTA