Depuis l'antiquité, le marbre est le reflet de la splendeur, du luxe et du prestige.Appréciée pour sa résistance, son éclat et sa variété de couleurs, cette roche métamorphique employée en architecture et en sculpture a su intriguer et fasciner l'homme depuis l'antiquité. D'ailleurs, si l'on fait un petit historique sur le marbre algérien, celui-ci habillait plusieurs palais de l'antiquité dans le monde. En effet, le marbre du cap de Garde, dans l'Est algérien, a été ainsi identifié dans des sites antiques de Tunisie, notamment à Kef, Kairouan et Carthage, mais aussi en Italie, particulièrement à Cinitile, près de Nola, à Campania, à Sainte Agathe, à Ravenne et Ostie. Mieux encore, des parements en marbre abondamment utilisés lors de la réhabilitation en 1814 des bâtiments de la Maison-Blanche à Washington portent les couleurs chatoyantes de l'onyx de Aïn Smara. Plus étonnant encore, et en ce qui concerne l'époque contemporaine, le marbre de Bouhanifia a servi aux Etats-Unis à embellir un gratte-ciel prestigieux, le Chrysler Building. Ces constats sur le marbre algérien est le fruit d'une étude réalisée par des experts de l'association américaine (Asmosia). Une équipe de chercheurs américains venus en mission l'an dernier en Algérie, invités par l'Agence nationale de géologie et de contrôle minier (Angcm). Dans ce contexte, l 'Entreprise Nationale du Marbre en Algérie " Enamarbre " créée en 1983, a longuement contribué à l'exploitation de cette roche précieuse . Située à l'extérieur de la ville de Skikda, l'unité Enamarbre occupe 5 200 ha. Cette entreprise de 239 employés a une production annuelle de dalles de 11 700 m². La matière première provient d'une carrière de marbre située à 20 km de l'usine fournissant une quantité annuelle de 6.220 m3. La production de marbre en blocs, par les filiales de l'entreprise Enamarbre, a connu depuis l'année 2004, une baisse de production passant de 14.074 m3 en 2004 à 9.996 m3 en 2006. Il est à noter que la production totale de blocs de marbre en Algérie a connu une hausse de 17% par rapport à l'année 2005 estimée à 16 082 m3, entre 62% la part enregistrée du secteur public et 38% la part du secteur privé de cette production annuelle 2006. Les dérivés de marbre produits sont de l'ordre de 147.674 tonnes, en baisse de 20.53% par rapport à l'année 2005. L'opération de lavage sous pression des dalles nécessite de grandes quantités d'eau qui se chargent fortement de particules de marbre. Ces eaux usées sont ensuite rejetées directement dans l'oued Sefsaf alors que les boues sont récupérées par décantation et mises en décharge après un stockage temporaire sur site. Néanmoins, une petite quantité est récupérée par des artisans locaux et utilisée comme matière première pour la fabrication de sanitaires, carrelages et faïence. Enamarbre a pris conscience de la nécessité et de l'importance d'une action environnementale. Il en ressort que l'enjeu stratégique de l'entreprise est de pouvoir conjuguer pérennité et compétitivité avec protection de l'environnement. Pour maintenir ses bonnes relations avec les autorités locales, la direction de l'entreprise a décidé de mettre en place les procédures internes pour une meilleure conformité légale. Par ailleurs, la direction s'est fixée comme priorité d'asseoir et d'augmenter sa part du marché algérien face à la concurrence internationale croissante notamment de la part des marbriers italiens. Pour ce faire, Enamarbre va développer un marketing agressif en axant sa communication sur l'image de marque d'un produit minéral naturel. Suite à ce premier diagnostic environnemental, Enamarbre a constaté l'importance de la mise en place d'une politique environnementale qui devra se matérialiser ensuite aux différents échelons de l'entreprise par un système de gestion environnementale. Il est important de s'aligner qu'une fois la direction acquise, la culture d'éco-management soit transmise à l'ensemble du personnel. Une équipe "environnement " et l'analyse des processus de fabrication selon le bilan des matières contribueront grandement à cette démarche. S.H.