Rencontre programmée ou simple hasard du calendrier, le passage de trois chercheurs américains dans la ville de Constantine a été perçu comme un évènement de taille. C'est lors d'une rencontre avec la presse, tenue dimanche dernier au musée national Cirta, que les trois spécialistes en archéologie ont exposé les premiers résultats des recherches effectuées sur les origines, les carrières et le commerce du marbre dans l'antiquité en Algérie. L'étude, dont l'objectif principal est d'identifier le marbre utilisé dans les sculptures dans l'Algérie antique, est menée depuis quatre ans déjà à travers plusieurs pays de la Méditerranée par le Pr. John J. Herrmann du musée des beaux-arts de Boston, le Dr. Annewies van den Hoek, de l'université de Harvard et le Pr. Robert Tykot, de l'université de south Florida. L'opération, lancée avec le concours des deux ministères algériens de la culture et de l'energie et des mines, a permis aux chercheurs de recueillir pour étude une trentaine d'échantillons provenant de carrières algériennes de marbre et près de 140 spécimens prélevés de sculptures et de décorations architecturales dans différents musées d'Algérie. Les analyses des différents échantillons ont également permis de révéler, selon les chercheurs américains, que le marbre algérien était largement utilisé durant l'époque romaine et préromaine dans la sculpture et les décorations architecturales dans les capitales de l'empire, notamment dans l'est algérien et en Tunisie. Des découvertes qui permettront, de l'avis des experts américains, d'éclairer des zones d'ombre persistant encore, et ce afin de mieux comprendre l'histoire archéologique et culturelle des civilisations du bassin méditerranéen.