C'est une première. Les gisements d'uranium dont dispose l'Algérie et qui sont situés dans la wilaya de Tamanrasset sont proposés à l'exploration dans le cadre du partenariat. En effet, l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) a lancé, dimanche dernier, un premier appel à manifestation d'intérêt pour les huit sites d'uranium, situés dans la wilaya de Tamanrasset. Il faut savoir que l'attribution des sites, le 6 septembre prochain, sera précédée par une préqualification, comme c'est le cas dans le pétrole et le gaz. Aussi, les candidats préqualifiés devront s'associer avec Sonatrach pour participer à l'appel d'offres. L'Algérie dispose de ressources en uranium raisonnables et il est possible de trouver d'autres. Depuis les années 1970, on sait que l'Algérie dispose du même type de gisements d'uranium que celui que l'on trouve au Canada, géologiquement exceptionnels, du fait de leur composition et de leur tonnage. Les réserves d'uranium en Algérie sont de l'ordre de 29 000 tonnes, de quoi alimenter deux centrales nucléaires de 1.000 mégawats durant une soixantaine d'années. Il faut dire que l'Algérie cherche à connaître avec exactitude les capacités de ses gisements d'uranium et préparer leur exploitation en prévision du lancement d'un programme de construction de centrales nucléaires civiles pour la production d'électricité. L'objectif est de tirer le meilleur parti de ces ressources dans un contexte minier très strict sur un marché mondial dominé par un faible nombre de producteurs est économiquement inconcevable. Ce développement ne peut avoir lieu que sous forme de développement intégré de l'ensemble du secteur nucléaire et de ses applications de principe -- le dessalement de l'eau de mer, l'industrie, l'agriculture, la médecine et, surtout, la génération électrique nucléaire. Il est vrai qu'une première centrale nucléaire en Algérie est projetée en 2020. Mais avant cela, il faut qu'une loi réglemente l'activité et une agence de sûreté et créer de sécurité pour gérer l'activité et favoriser la recherche et le développement. A ce propos, un projet de loi sur l'utilisation du nucléaire à des fins civiles devrait être prochainement finalisé. Notons, néanmoins, que le ministre de l'Energie et des mines avait indiqué que "le nucléaire pose le problème de l'enrichissement et de l'importation de l'uranium.” L'enrichissement de l'uranium nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires n'est pas facile, avait précisé le ministre. L'Algérie ne dispose pas de la technologie nécessaire pour enrichir l'uranium. Le second obstacle est lié à l'absence de compétences algériennes dans le domaine du nucléaire civil. Dans le même contexte, M. Khelil a souligné que "les contrats signés entre l'Algérie les Etats-Unis dans le domaine du nucléaire ne prévoyaient pas la construction de centrales nucléaires mais l'échange des expériences seulement". Il a aussi qualifié la coopération avec la Chine dans ce domaine de "grande", notamment dans le cadre des contrats de développement du réacteur de recherche nucléaire à Birine (Wilaya de Djelfa) et la construction d'une entreprise spécialisée dans le traitement et la production du nucléaire ainsi que sa commercialisation à l'échelle mondiale.