Le fonds d'investissement public d'Abou Dhabi, Aabar Investments, s'est associé avec cinq firmes allemandes pour produire jusqu'à 10.000 véhicules par an, en Algérie. L'accord, qui inclut le gouvernement algérien, est le dernier d'une série d'investissements d'Aabar, qui avait pris en mars 9,5% dans le groupe automobile allemand Daimler et, fin juillet, 32% des parts de Virgin Galactic, une compagnie spécialisée dans le tourisme spatial appartenant à Virgin Group du milliardaire britannique Richard Branson. Selon le quotidien The National, d'Abou Dhabi, qui cite un communiqué d'Aabar, Daimler est associé au projet ainsi que la firme allemande Man Ferrostaal et les ministères algériens de l'Industrie et de la Défense nationale. Une compagnie soeur d'Aabar, l'International Petroleum Investment Company (IPIC), contrôle 70% de Man Ferrostaal.Man Ferrostaal va diriger le projet qui implique outre Daimler, Rheinmetall, le fabricant de moteurs Deutz et MTU Aero Engines Holding, selon lequel le montant de l'investissement d'Aabar n'a pas été révélé. Trois sites de production sont prévus. Certains seront créés et d'autres installés dans d'anciennes usines qui seront modernisées. La production de camions et de voitures doit démarrer dès l'année prochaine et une partie pourrait servir à équiper l'armée algérienne. On se rappelle, dans ce sens, qu'au mois de juillet dernier, un décret présidentiel a été publié dans le Journal officiel, et qui donne des précisions sur le fameux projet. Ainsi, les installations du projet, qui s'étend sur plus de 300 hectares sur le territoire de la commune de Aïn Bouchekif, ont été cédées à l'Armée nationale populaire à l'issue d'un accord conclu entre le ministère de l'Industrie et celui de la Défense nationale. Le gouvernement a donc décidé de créer une entreprise de développement de l'industrie automobile, sous forme d'Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic) relevant du secteur économique de l'Armée nationale populaire, avec un statut et une indépendance financière. L'établissement aura des unités et filiales au niveau national et se chargera d'assurer la conception, les études, le développement, la production et la commercialisation de véhicules tout-terrain. Il peut entreprendre toute opération pouvant se rattacher à son objet et à son développement et fournir toute prestation de nature à rentabiliser ses potentialités techniques, industrielles et/ou commerciales, sans compromettre les programmes d'activité qui lui sont assignés. A noter, dans cette même optique que les biens de l'ancien projet Fatia seront transférés au ministère de la Défense nationale, ajouté aux biens mobiliers et immobiliers constitués dans le cadre de la gestion des véhicules poids légers d'Ain Boucheguif, les 100 logements relevant du projet Fatia en plus de l'aide au lancement. Ainsi, des débouchés pour le marché civil de l'automobile pourraient s'offrir au projet une fois opérationnel, avec des retombées socioéconomiques des plus positives, notamment sur le tissu national des PME/PMI et partant sur les emplois indirects, estimés à des centaines, qui pourraient être générés par le projet qui aura nourri pendant longtemps l'espoir réel de voir sortir des usines de Tiaret la première voiture made in Algeria.