L'automobile, c'est le créneau choisi par certains pays arabes pour investir des fonds au moment où le secteur subit de plein fouet les effets de la crise économique. Et même si une relative reprise est constatée durant le dernier trimestre en cours, suite aux mesures mises en place par les pays industrialisés, la relance totale n'est pas encore amorcée. Des paramètres qui n'inquiètent pas outre mesure les investisseurs arabes. En témoigne le montant important que compte injecter l'émirat du Qatar dans les constructeurs automobiles allemands Porsche et Volkswagen qui viennent de fusionner. Au total ce sont quelques 7 milliards d'euros qui seront investis sous forme de prises de participation dans les deux entreprises. Qatar Holding, qui dépend du fonds souverain Qatar Investment Authority, a confirmé, dans un communiqué, que l'émirat avait pris 17% des actions de Wolkswagen et 10% des celles de Porsche, soulignant que cela "implique des engagements à investir plus de sept milliards d'euros". Le rachat des options à Porsche va dégager des liquidités d'un milliard d'euros, a précisé le constructeur, indiquant que son conseil de surveillance avait ratifié la transaction avec le Qatar. Ainsi, l'émirat doit, à terme, devenir le troisième actionnaire du nouvel ensemble automobile, derrière les familles héritières du magnat de l'automobile Ferdinand Porsche et l'Etat de Basse-Saxe. L'Algérie, qui compte développer l'industrie automobile, a déjà suscité un intérêt particulier qui s'est matérialisé sous forme d'engagement. La semaine dernière, le fonds d'investissement public d'Abou Dhabi, Aabar Investments, a conclu un accord avec le gouvernement algérien et cinq firmes allemandes pour produire jusqu'à 10.000 véhicules par an en Algérie. Aabar Investments a, pour rappel, pris en mars dernier une participation de 9,1% dans le groupe automobile allemand Daimler. Outre Daimler, on retrouve la firme allemande MAN Ferrostaal, qui est contrôlée à 70% par la maison mère d'Aabar, l'International Petroleum Investment Company (IPIC). Il y a également Rheinmetall, le fabricant de moteurs Deutz et MTU Aero Engines Holding. Les travaux pourraient commencer en 2010 après la modernisation et le développement des usines de Tiaret, Aïn Smara et Oued Hamimine. Selon un journal d'Abou Dhabi, l'accord prévoit la création de trois joint-ventures dont l'une produira des véhicules militaires Mercedes. Le coût de l'investissement pourrait être de 720 millions de dollars, selon le journal Al-Rouaya Al Iqtissadia, citant le président d'Aabar, Khadem Al Qubaisi. Celui-ci, contacté par les agences de presse après l'annonce de la nouvelle, s'est abstenu de confirmer ou d'infirmer le chiffre. En tout état de cause, le projet est plus que bénéfique pour l'industrie algérienne qui s'est dotée d'une stratégie dans l'espoir d'amorcer un nouveau départ. Ce sont donc les investissements arabes qui pourraient donner un coup de fouet au secteur de l'automobile. Leur intérêt grandit de jour en jour.