La paix reste précaire dans le Caucase, un an après le bref conflit armé entre la Russie et la Géorgie, déclenché par un coup de main avorté des autorités de Tbilissi pour reprendre le contrôle de la région sécessionniste d'Ossétie du Sud. Dans un communiqué de presse émanant du département des affaires étrangères de la fédération de Russie, le MAE russe souligne que "l'agression barbare de la Georgie contre l'Ossétie du Sud a mis en lumière de façon parlante les profondes failles dans le système de la sécurité européenne." A cet effet, Moscou a annoncé "avoir renforcé le niveau d'alerte de ses forces en Ossétie du Sud, après avoir prévenu Tbilissi qu'il se réservait le droit de recourir à la force pour défendre ce territoire que le président séparatiste Edouard Kokoïti n'exclut pas de rattacher un jour à la Russie." Les événements tragiques en Ossétie du Sud ont "montré à toute la communauté internationale 1'absence d'alternative aux moyens de négociation pacifiques pour régler les différends et confits", note le communiqué. La Fédération de Russie, qui se porte comme la garante de la sécurité dans la région, estime que "la Fédération a de manière consécutive défendu les principes politiques du règlement pacifique en Transcaucasie, servi de médiateur impartial et de bonne foi aux négociations dans la cadre de l'ONU et de l'OSCE et ce, pendant 17 années." Dans cette optique, les Russes accusent toujours les autorités géorgiennes qui ont préféré, selon le communiqué, "fusiller 1'intégrité territoriale de l'Ossétie du Sud à coups de lance-roquettes multiples, en tirant la croix sur le rétablissement de la communauté interethnique avec les ethnies voisines." "Le régime de M. Saakachvili a aggravé encore plus la situation, essayant d'accuser la Russie de déclenchement du conflit et continuant de menacer ses voisins", note le communiqué. Ainsi, les Russes ont justifié la reconnaissance de l'Ossétie du Sud et de de1'Abkhazie. "Reconnaître l'indépendance des ces peuples pour leur offrir le libre choix démocratique de leur propre développement étatique et national. La Russie a été la première à avoir eu le courage de prendre conscience de la réalité objective. C'était la décision la plus efficace, à laquelle tous ont gagné, même ceux qui ne veulent pas le reconnaître", note le communiqué. A ce titre, la présence des militaires et gardes-frontière sur la base des accords bilatéraux est considéré légitime par la Russie, "elle garantit la sécurité fiable des républiques, crée les conditions pour leur développement indépendant". Toutefois, la situation pouvant échapper à tout contrôle, l'Union européenne a mis en garde Tbilissi et Tskhinvali, la capitale sud-ossète, contre une reprise des hostilités. Jeudi dernier, la Géorgie et l'Ossétie du Sud se sont renvoyé la responsabilité de deux explosions, la nuit précédente, à Tskhinvali, où des tirs ont été entendus le long de la ligne de démarcation, qui passe juste au sud de la ville. La tension reste vive le long de la ligne de démarcation qui sépare les forces de police géorgiennes, retranchées derrière des sacs de sable, et les forces ossètes.