La religion du profit aggrave les inégalités et donc les instabilités politiques et les insécurités, alors que le monde a besoin de sécurité et de stabilité pour faire des affaires. L'Algérie, par le biais de son Président, a sans cesse fait le lien entre développement et paix, c'est-à-dire la stabilité et la sécurité. La religion du profit va à l'encontre de la préservation de l'environnement, et cela est parfaitement bien reconnu, puisque des discours dans le monde sont consacrés à ce chapitre. Comment, cependant, les pays africains ou plutôt les pays en développement se sont-ils laissés convaincre qu'il est de leur intérêt de ne pas prendre les mesures de protection d'une industrie qu'ils ont eu du mal pourtant à mettre en place ? Quand on assimile la concurrence qui se prépare à une guerre économique et de l'avis général, il s'agit d'une guerre économique sans pitié, exiger des pays en développement l'abaissement et même la suppression des barrières tarifaires est équivalent à demander à un pays qui va être agressé militairement de démanteler son dispositif de défense. Déjà que les règles du jeu international en matière d'économie de marché ne sont pas faites en collaboration active avec les pays en développement. Ces derniers sont entendus en position de faiblesse. N'y a-t-il pas une contradiction flagrante entre les objectifs poursuivis par le démantèlement des barrières tarifaires et le fait que soit soutenu par les pays industrialisés que les échanges commerciaux favorisent le développement dans le contexte où il est connu que ce démantèlement aggrave les vulnérabilités de l'industrie déjà embryonnaire des pays en développement ? Comment alors ne pas considérer que la domination de l'"économique" va induire fatalement des inégalités dans les pays appelés pays en développement et même dans les pays développés, du moment que c'est le profit qui détermine les comportements ? S'il y a des pauvres dans les pays non industrialisés, il y en a également dans les pays industrialisés sauf que chez les premiers pèse en permanence la menace de la faim et même de la famine. On dit que l'Afrique a besoin de développement durable pour préserver les intérêts des générations futures. Mais, on joue sur les mots. Il faudrait d'abord que les conditions de développement soient réunies pour qu'on puisse penser à son caractère " durable ". Comment compenser les engagements des pays en développement en général et des pays africains en particulier à adopter les règles du jeu économique définies par les pays riches ? En tout cas, pas par la lutte contre la pauvreté et les aides dites "désintéressées" au développement qui font partie des promesses jamais tenues par les pays industrialisés.