Aussi paradoxal que cela puisse paraître, au moment où l'on parle de pénurie et de rupture de stock en matière de lait, la région de Sidi Bel Abbès, elle enregistre un surplus de production. En effet, considérée comme un bassin laitier par excellence, la wilaya de Sidi Bel Abbès a produit durant l'exercice 2006, 52 millions de litres de lait, alors que les besoins sont estimés seulement à 47 millions soit un taux de couverture de l'ordre de 112 %. La moyenne journalière de lait produite par tête est considérée à dix litres soit deux à trois litres de moins que la moyenne nationale et ce en raison de la nature d'élevage du cheptel estimé à 21 400 vaches laitières dont 70% se nourrissent à base d'aliments hors sol. Seuls les 30 % restant bénéficient de produits verts dans le but d'améliorer la qualité dégustative du lait. En d'autres termes, une bonne partie de la production est réservée à l'allaitement des veaux surtout que l'aliment de bétail reste toujours cher sur le marché. Cependant, si la production laitière est largement suffisante à Sidi Bel Abbès , elle ne transite pas obligatoirement par les circuits officiels de la distribution, c'est à dire par les quatre unités de traitement et de transformation que compte la wilaya, pour atteindre d'autres régions du pays. Pour la collecte, seuls 16 millions de litres sont collectés par an. Autant dire que les difficultés liées à la collecte concernent toutes les régions du pays. En somme, la production laitière dans la wilaya de Sidi Bel Abbès se porte bien mais beaucoup reste à faire notamment dans le créneau collecte et sensibilisation des éleveurs autour de la nécessité de rejoindre les circuits officiels de transformation, surtout en ce temps de crise. Quoi qu'il en soit, l'exemple de la wilaya de Sidi Bel Abbès reste édifiant dans le sens où il est possible aujourd'hui d'améliorer la production nationale de lait . l'Algérie est donc capable de couvrir les besoins nationaux en matière de consommation de lait évalués à 3 milliards de litres par an soit une consommation moyenne de l'ordre de 110 l/habitant/an pourvu que les moyens et conditions nécessaires soient réunis. Cette consommation augmente encore régulièrement et devrait atteindre au moins 115 l par habitant et par an en 2010. C'est ainsi que la production laitière locale ne couvrira en 2010 que 27% des besoins. La production algérienne de lait en 2004 a été d'environ 2 milliards de litres et 2 , 6 milliards litres en 2006. En Algérie, le lait occupe une place importante dans la ration alimentaire de chacun, quel que soit son revenu. D'après plusieurs études, il ressort que la filière lait en Algérie est fortement dépendante du marché mondial, du fait d'une totale déconnexion de l'industrie laitière de la sphère de production locale. L'Etat, par son intervention au niveau de la filière durant des décennies a encouragé davantage la consommation que la production.