On peut envisager de faire, avec un probable succès, d'un ensemble régional tel le Maghreb, un lieu assez attractif pour les investissements, les pays membres entrant dans des relations de convergence et de complémentarité et élargissant le marché. Mais, il serait difficile d'en faire autant par chaque pays qui emprunterait la vie solitaire. Si les pays du Maghreb n'arrivaient pas à s'unir ou même à se rapprocher en haussant leurs ambitions et en corrigeant leurs visions construites sur des parcours en solitaire, penseraient-ils qu'ils disposent d'un ensemble régional de substitution tel l'Union pour la Méditerranée, alors que les pays européens se sont engagés dans l'Union européenne et ne peuvent pas en faire de même avec des pays extra européens ? Ou alors, penseraient-ils possible de compenser l'absence d'accords entre des pays maghrébins par le biais des accords au sein de l'UPM ? Les pays maghrébins n'en sortiront que plus affaiblis dans le cas où ils seront dans l'obligation de maintenir l'ouverture de leur économie afin de permettre l'exercice de la concurrence, alors que les pays de la rive sud ont besoin plutôt de coopération et de développement comme programme de mise à niveau. Il sera plus difficile pour chaque pays maghrébin d'asseoir une industrie nationale sans que celle-ci ne s'inscrive dans le cadre d'une industrie maghrébine qui permettra de susciter la création et la mise en coopération, plus particulièrement dans le domaine de l'innovation. Cinq pays de la rive sud qui s'ignorent royalement face à tout un ensemble de pays européens qui cherchent à relancer les politiques industrielles nationales dans le cadre d'une vision européenne ? Difficile pour les pays de la rive sud de tirer parti d'un ensemble régional, lorsque les réglementations sont différentes d'un pays à l'autre, lorsque les uns, à savoir les pays européens, sont "balisés" par l'UE, et que les autres n'ont pas construit ensemble un espace de défense contre les ambitions des entreprises performantes européennes et peut-être même mondiales de par l'internationalisation des capitaux. N.B