La fondation Abdelkader-Alloula que préside Raja Alloula est en train de rassembler un fonds documentaire assez riche qui concerne le parcours ainsi que la vie du défunt dramaturge assassiné en mars 1994. Pour ce faire, l'union européenne a déjà donné une partie de la subvention du projet mais, selon présidente de la fondation, le fonds documentaire ne sera pas livré à temps, c'est à dire au mois d'octobre, à cause des difficultés financières. En attendant que le fonds documentaire soit réuni, la fondation " Adelkader-Alloula " a lancé, depuis samedi dernier, un cycle de projection des œuvres de Alloula en collaboration avec la cinémathèque d'Oran. " Homk Salim " est la première pièce qui a été projetée lors de ce cycle qui se poursuivra jusqu'au 4 septembre prochain. "Homk Salim" (Folie salutaire) est, selon les spécialistes, la pièce à travers laquelle Alloula a su modeler son approche du théâtre. Réalisé en 1972, ce spectacle d'une heure 45 minutes est, selon les dires des spécialistes, un manifeste de " messages artistiques et sociaux ". Selon Raja Alloula, ce fonds documentaire est composé de photos, de pièces théâtrales, d'articles de presse, d'une vidéothèque et d'autres archives ", a souligné la présidente de la fondation, précisant que ce projet cofinancé par l'Union européenne est presque finalisé. Dans le cadre de la promotion de sa documentation et ses archives théâtrales, cette banque qui vient d'ouvrir un site Internet (www.abdelkaderalloula.org) est domiciliée au centre culturel Séghier-Benali à haï Ibn Sina (ex-Petit lac) à Oran, a ajouté Alloula rappelant que le but de la fondation est d'encourager et de soutenir les troupes et les coopératives théâtrales des jeunes à travers des projets de création et bien d'autres choses afin de contribuer à la préservation de la culture algérienne à travers le théâtre. " Nous voulons faire connaître aux jeunes les oeuvres de Abdelkader Alloula et perpétuer ainsi son œuvre ", a souligné une directrice générale d'une galerie d'art, Nadya Zahraoui, qui compte adhérer à la fondation pour joindre son effort au plus qu'elle peut donner à la ville d'Oran. Au menu de la cinémathèque d'Oran et dans le cadre de ce cycle, il est prévu la projection quotidienne de la quasi-totalité des œuvres du défunt dont " laaleg " (les sangsues), " Hammam Rabi ", " El Khobza ", " El Ajouad " (les généreux), " Elithem " (le voile) et " Arlequin, valet de deux maîtres ". Né à ghazaouet (Tlemcen), Alloula est connu d'abord pour avoir joué sous la direction de Mustapha Kateb " les enfants de la casbah ". Par les pièces comme " Lejouad " et " Arlequin ", Alloula avait affiné la gageure de parler vrai, considérant l'art comme un "déclencheur de prise de conscience ". C'est donc un théâtre engagé qu'a voulu fonder cet artiste qui puisait l'essentiel de son œuvre dans la tradition du Goual. Puisant dans cette tradition, Abdelkader Alloula a écrit une trilogie El-Agoual (Les Dires) 1980, El-Adjouad (Les Généreux) 1984, El-litham (Le Voile) 1989. Rassemblée sous le titre " Les dires éclatés de 1980 à 1989 " l'omniprésence de la narration est prise en charge par le goual. Des chroniqueurs voient en Abdelkader Alloula " l'artiste complet " qui a tenté de refondre " la structure théâtrale ", toujours à l'écoute tant du public que "des petites gens ", avec comme moyens la simplicité du verbe et le génie populaire, et comme unité de but " théâtraliser les faits " de société. Rebouh H.