Lors de deux concerts prévus le 09 et le 10 septembre respectivement à la salle El Mouggar d'Alger et à la maison de la culture, Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, l'Orchestre symphonique national, (ONB) prévoit d'honorer le chanteur Akli Yahiatene.Selon le Abdelkader Bouazzara, directeur de l'institution, " cet hommage entre dans le cadre de la tradition que nous avons instituée et dont l'objectif est d'exprimer notre reconnaissance et nos remerciements à des artistes de renom pour ce qu'ils ont apporté à la culture nationale et en particulier à la musique ", a-t-il indiqué ajoutant que des cérémonies ont déjà été organisées en hommage notamment à Boudjemia Merzak, Mohamed Iguerbouchen, Abdelwahab Salim, et Abdelhamid Benmoussa. Disparu pendant plusieurs années de la scène artistique, Akli Yahiatene qui a toujours vécu en France n'a repris le chemin des arènes qu'à partir de 2002, puis 2003, 2004, 2006 aussi bien à Paris qu'à Alger sous invitation d'institutions officielles bien sûre. En 2007, l'artiste qui avait alors 74 berges était remonté sans aucun brin de lassitude ni de décrépitude, dans pas moins de trois salles, à savoir Alger, Bouira, Tizi Ouzou. En revanche, le chanteur avait tant clamé qu'il préparait un album pour bientôt, mais de produit y en a pas ! çà fait déjà 14 ans que çà dure ! Aucun titre n'a été signé depuis, l'auteur n'a visiblement pas la plume preste. Sans aucune surprise, le retour sur scène d'Akli Yahiatene, s'était fait naturellement, puisque son public ancien, fidèle, ou carrément nouveau était là pour apprécier ces chants authentique de la chanson chaâbi kabyle, puisée dans les souffrance des émigrés, " ces bras en fer " qui ont construit la France après la Seconde Guerre mondiale dans des conditions d'extrême précarité. Et c'est çà que chante Akli qui a embarqué pour la France à l'âge de 21 ans à la recherche d'un boulot. Il n'a pas connu les bancs de l'école, mais il s'initie dés son arrivée en France à la mandoline. Avant d'être embauché par Citroën, Akli Yahiatene vit de petits métiers en s'adonnant à son art favori, la musique pendant ses temps libres. Le pays " Tamurth ", " l'ghorva", (l'exil) …..sont les thèmes qui se sont imposé à ce chanteur qui a eu, à peu près le même parcours que ses compères, Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui… Comme eux il a rencontré le compositeur et chef d'orchestre Amraoui Missoum qui l'encourage à éditer ses 33 tours. Comme eux il a chanté l'amour de la patrie…dans notamment Inas i mlaayun Taos (1959), Thamurthiw (Mon pays) qu'il compose en 1962, Jahagh bezzef dhameziane (Je me suis exilé trop jeune), Zrigh ezzine di Michelet (j'ai rencontré la beauté à Michelet), El Fraq bezzaf youar (La séparation est trop dure), Aminigh awal fahmith (Je voudrais que tu comprennes) ou encore Yedja yemas (Il a laissé sa mère). Son titre fétiche celui qu'il admire parmi tout les titres qu'il a signé, Yal Menfi (Le Banni), a été composé en 59 durant son séjour en prison, après être suspecté de collecter des fonds pour le FLN. Le titre est un succès immédiat. Un autre aussi le fut Ya Moujarrab. Avec ces deux succès écrits en arabe populaire Akli Yahiatene a eu une consécration suprême. D'ailleurs, l'un comme l'autre figurent encore au catalogue des " Scopitones ", ces fameux juke-box qui diffusaient l'ancêtre des vidéo clips dans les cafés maghrébins de Paris, Lyon ou Marseille. Même si ce chanteur de l'exil n'a pas paraphé d'album depuis 15 ans, sa musique continue de charmer nostalgiques et férus de ce chaâbi, sans fioritures aucune. Rebouh H.