Le gouvernement britannique a publié mardi les correspondances avec le gouvernement écossais afin de réfuter les allégations selon lesquelles la libération de l'auteur de l'attentat de Lockerbie est liée à un accord commercial. Ces lettres ont été rendues publiques sur le site Internet du ministère britannique des Affaires étrangères après que le journal Sunday Times a rapporté que le gouvernement britannique avait poussé l'exécutif écossait à libérer l'homme, car les discussions entre la Libye et la compagnie BP sur un accord d'exploration pétrolière estimé à plusieurs millions de dollars avait rencontré des difficultés, qui ont été résolues juste après l'événement. Abdelbasset Megrahi a été officiellement libéré le 20 août à Edinburgh, où il était emprisonné pour le meurtre de 270 personnes, dont 189 Américains, quand un avion de la Pan Am a explosé au- dessus de Lockerbie, sud de l'Ecosse, en décembre 1988. Le secrétaire écossais à la Justice, Kenny MacAskill, a déclaré que l'homme, qui souffrait d'un cancer de la prostate en phase terminale, a été autorisé à rentrer chez lui pour mourir, après huit années d'emprisonnement sur les 27 initialement prévues. La correspondance montre que le transfert de M. Megrahi est une décision des ministres écossais et que le gouvernement britannique n'a pas tenté de pousser l'exécutif écossais dans une direction ou une autre. Dans ses deux déclarations faites les 19 et 24 juin, M. MacAskill a confirmé que la décision finale lui appartenait entièrement. Les lettres ont été écrites en réponse aux demandes formulées par l'exécutif écossais, qui voulaient savoir, à la connaissance du ministère des Affaires étrangères, si des raisons légales internationales pouvaient empêcher le transfert de M. Megrahi sous l'Accord de transfert des prisonniers, si les ministres écossais décidaient de le transférer. A ces lettes, le ministère des Affaires étrangères a répondu de manière officielle que rien, sur le plan juridique international, n'empêchait le transfert du prisonnier si l'exécutif écossais le décidait. M. Megrahi a quitté l'Europe en homme mourant, méritant de la compassion et a atterri en héros national, accueilli par des milliers de personnes à l'aéroport de Tripoli.