Le président américain Barack Obama a déclaré qu'il avait l'intention de mettre au point une nouvelle stratégie en Afghanistan avec de décider si les Etats-Unis devaient y dépêcher de nouveaux renforts. Le commandant en chef des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, s'apprête à réclamer des forces supplémentaires contre les taliban, dont les attaques se sont intensifiées après huit ans de guerre. L'officier a achevé son rapport, dont on s'attend qu'il se prononce sur l'envoi de 3.000 militaires de plus, à la fois des troupes de combat et des formateurs pour l'armée afghane, mais il ne l'a pas encore envoyé à Washington. Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a déclaré que le Pentagone oeuvrait de concert avec McChrystal pour établir les besoins indispensables à l'US Army. Dans des interviews accordées vendredi aux émissions "This Week" sur ABC, "Face the Nation" sur CBS, "State of Union" sur CNN, et diffusées dimanche, le chef de la Maison blanche s'est vu demander quand il déciderait d'envoyer ou non de nouvelles troupes en Afghanistan. Il a répondu ne pas avoir encore reçu de requête en ce sens et qu'il travaillait encore sur une stratégie adéquate pour empêcher Al Qaïda d'attaquer une nouvelle fois les Etats-Unis. "Je veux juste m'assurer que chacun comprenne que l'on ne prend pas de décision sur les ressources avant d'avoir une stratégie toute prête", a déclaré le président américain à ses interlocuteurs d'ABC. Il a jugé important pour lui de faire preuve de scepticisme à chaque fois qu'il envoie un Américain en uniforme dans une zone dangereuse, a-t-il expliqué par ailleurs à NBC. "Je suis celui qui doit rendre des comptes à ses parents s'il ne rentre pas à la maison. De ce fait, je dois me poser certaines questions difficiles chaque fois que je dépêche des soldats quelque part." Tout en se défendant d'avoir un calendrier de retrait des forces américaines d'Afghanistan, Barack Obama a ajouté: "Je ne suis certainement pas quelqu'un qui croit en l'occupation illimitée d'autres pays." Ses adversaires au Congrès, dont son rival républicain à la présidentielle de novembre dernier, John McCain, poussent le président à approuver immédiatement l'envoi de renforts en Afghanistan. "Si on lui recommande de changer les choses en Afghanistan, où de jeunes Américains meurent tous les jours, pourquoi faudrait-il encore attendre pour qu'il se décide à suivre ou à ne pas suivre une telle recommandation ?", s'est interrogé le sénateur, le doyen des membres de la commission forces armées du Sénat. M.K