La communauté internationale a salué l'annonce par le président américain Barack Obama de l'envoi de 30 000 soldats supplémentaires en Afghanistan, mais restait à savoir si elle était prête à “partager le fardeau” avec les Américains. “L'UE salue l'annonce par le président Obama que les Etats-Unis vont renforcer davantage leur engagement” en Afghanistan. “L'Union européenne est prête à travailler en étroite collaboration avec les Etats-Unis et d'autres parties de la communauté internationale pour relever les défis en Afghanistan”, selon la présidence suédoise de l'UE. De son côté, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a lancé hier un avertissement aux pays alliés réticents à envoyer des renforts de soldats en Afghanistan. “Les Américains ont opté pour une approche multilatérale et je crois que les Etats-Unis commenceront à mettre en doute cette approche si les autres alliés ne prennent pas leur part du fardeau” en Afghanistan. La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en Afghanistan, commandée par l'Otan, peut déjà compter sur un renfort “d'au moins” 5 000 hommes, en sus des 30 000 annoncés par les Etats-Unis, selon Rasmussen. “Je peux confirmer que les alliés (de l'Otan) et nos partenaires vont apporter une contribution supplémentaire significative, au moins 5 000 soldats et probablement quelques milliers encore en plus.” À Kaboul, le gouvernement afghan a “salué” l'annonce du président américain, se disant “satisfait de la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan”. “C'est pour nous plus important que l'annonce de l'envoi de nouvelles troupes”, a souligné le conseiller du ministre des Affaires étrangères, Daud Muradyan. Les renforts américains ne feront que renforcer la résistance des insurgés en Afghanistan, a averti de son côté un porte-parole des talibans. Le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, a estimé que la nouvelle stratégie d'Obama lui fournissait les “ressources” nécessaires pour mener à bien sa mission. Pour sa part, le Premier Ministre britannique Gordon Brown a appelé à l'unité des alliés après l'annonce d'Obama : “J'appelle tous nos alliés à s'unir derrière la stratégie du président Obama. La Grande-Bretagne va continuer à jouer pleinement son rôle en convaincant les autres pays à offrir des troupes pour la campagne en Afghanistan.” Londres, qui a le deuxième contingent en nombre, a déjà confirmé l'envoi de 500 soldats de plus en Afghanistan. Mais l'Allemagne, la France et l'Australie ont réagi de manière bien moins positive aux demandes pressantes de renforts que Washington présente à ses alliés. En revanche, Rome, Madrid et Varsovie pourraient décider l'envoi de renforts. La France, qui a le quatrième contingent avec 3 750 hommes, n'a pas exclu de renforcer sa contribution à la formation de l'armée et de la police afghane. Le président Nicolas Sarkozy a assuré que “la France restera fermement engagée, avec ses alliés, aussi longtemps que nécessaire, aux côtés du peuple afghan”. Berlin a réaffirmé mercredi qu'aucune décision ne serait prise avant fin janvier. “Avant la conférence sur l'Afghanistan et les discussions stratégiques qui auront lieu au cours de cette conférence, un débat sur le niveau des troupes et la participation allemande n'est ni pertinent ni nécessaire”, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. Le Japon a salué la stratégie d'Obama et réaffirmé son engagement à fournir une aide non militaire à la reconstruction. L'Australie a réaffirmé son refus de dépêcher des troupes supplémentaires. La Pologne pourrait envoyer en Afghanistan 600 soldats supplémentaires en 2010. Le gouvernement socialiste espagnol pourrait envoyer 200 militaires supplémentaires en Afghanistan, selon le journal El Pais.