L'un des six musées que compte Alger, le Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie, complètement rénové tout comme les autres, abritera aujourd'hui à partir de 17h une exposition inédite les œuvres de deux illustres artistes turcs. Situé au cœur de la Casbah, cet ancien Alger qui a porté le mouvement national, ce musée qui abrite depuis deux ans déjà de régulières manifestations dont des festivals plastiques accueillera jusqu'au 08 octobre les œuvres de ces deux artistes étrangers. Il s'agit de Mme Münevver Ücer, qui est docteur dans la spécialité de l'enluminure. Cette dernière enseigne cet art à l'université des Beaux arts d'Istanbul. Les cours de Mme Münevver Ücer portent sur l'art du Tezhib dont la source est dérivée de Zaheb, un mot arabe signifiant travail de l'or. Cet art consiste à orner les calligraphies islamiques et les miniatures ainsi que les couvertures de livres. Ses travaux artistiques sont exposés à travers les espaces artistiques des grandes capitales du monde.Ils seront agencés dans le plus bel environnement qu'offre notre musée avec ses galeries d'art, moulées dans les lignes architecturales conçues à l'époque glorieuse de la civilisation musulmane. Ce monument entièrement rénové depuis deux ans, abritera également les travaux de l'autre éminent céramiste turc, Sitki Olçar. Ce nom qui représente l'art de la céramique turque, inspire des sources du passé et de celles du présent. Les valeurs esthétiques qu'il donnera à voir s'inscrivent dans la durée et la pérennité. Sitki Olçar est connu dans le monde par ses œuvres qui sont exposées dans les grandes capitales. L'inauguration de cet événement artistique se fera en présence de l'ambassadeur de la Turquie à Alger et de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, les deux initiateurs de cette manifestation. Ces espaces sont ouverts depuis moins de deux ans et cet organisme, niché dans un splendide palais entièrement restauré selon les normes conformes à son origine, compte déjà deux festivals internationaux. Le premier a concerné l'art de la miniature. Il a réuni d'éminents artistes venus de plusieurs pays. Le deuxième qui a eu lieu au printemps dernier fut dédié à l'art de la calligraphie. Pendant une semaine, de célèbres calligraphes venus des quatre coins du monde (Etats Unis, Turquie, Pakistan, Chine, Inde...) ont exposé leurs œuvres. Le musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie a ainsi acquis une envergure et une renommée internationales. La Turquie vient de répondre à cette louable réputation en proposant une manifestation culturelle de haut niveau. Il faut savoir qu'Alger compte six musées d'envergure nationale, le Musée du Bardo, le Musée des Beaux-arts, le Musée des antiquités, le Musée des arts et traditions populaires, le Musée de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie et le nouveau musée ouvert en 2007, le Mama, le Musée d'art moderne algérien. Ces établissements ont une réelle valeur patrimoniale et artistique en tant que témoins de l'histoire architecturale et culturelle de l'Algérie. Mais ils nécessitent tous d'importants moyens financiers pour les sauvegarder et les valoriser davantage. Si une politique culturelle tend à émerger depuis quelques années, avec un budget croissant, elle doit s'accompagner d'une véritable politique de communication des musées afin de sensibiliser tous les Algériens à leur patrimoine national. Les musées offrent à tout citoyen la possibilité de s'approprier l'histoire culturelle, sociale, politique, scientifique de son pays, au travers des œuvres d'art, dans leur diversité et leur complexité. C'est un enjeu culturel, et au-delà éducatif, que de permettre aux Algériens de découvrir les apports de notre nation au patrimoine mondial, et réciproquement, les apports des contacts avec des civilisations étrangères qui ont traversé notre territoire. Par Rebouh H .