Algérie Poste se dirige droit vers une forme d'organisation proche d'une CCP-banque. A en croire les dires de Mme Houadrai Ghania, qui a été l'invitée de l'émission "Fi el wadjiha" de la Chaîne I, de profondes transformations, s'inscrivant toutefois toujours dans la continuité, sont en cours pour faire d'Algérie Poste, une entreprise à la fois citoyenne mais avant tout compétitive. L'enjeu est gros : il s'agit d'assurer un équilibre financier pour au moins maintenir les nombreux postes d'emploi. Ces derniers sont de l'ordre de 26 000 actuellement alors qu'ils étaient seulement de 24 000 en 2002. Il en est de même, s'agissant du nombre des clients, qui a atteint les 9 millions, avec une évolution de 400 000 à 500 000 clients l'année… C'est dire qu'Algérie Poste ne manque pas d'ambition vu que les défis sont de taille. Il convient dans un premier temps d'apporter des réponses aux "défaillances des réseaux qui fonctionnent avec des câbles vétustes, dans certaines régions", dit Houadria, et "aux insuffisances de la masse d'argent correspondant au grand volume des demandes des retraits exprimés par les clients, dans la journée". Aux yeux de la directrice générale, la réaction, la bonne, passerait par la modernisation tous azimuts. "L'élargissement de l'utilisation de la carte magnétique permet le développement de prestations à forte valeur ajoutée. Elle offre des possibilités d'effectuer des opérations à partir même d'un mobile et dispense les clients de l'utilisation de chèques postaux", indique Mme Houadria à ce propos. "L'introduction de la carte monétique, permettra la vente par Internet, également, sans être obligé de se déplacer pour retirer de l'argent de la poste", ajoute-t-elle. Interrogée sur les délais de la généralisation de ces nouvelles techniques, l'Invitée de la chaîne I a expliqué qu'"on a pu distribuer environ 700 000 cartes magnétiques dans la capitale et on a placé des appareils pour leur authentification ; on procédera à la suppression des opérations chèques CCP aussitôt". Cette opération de modernisation générera des gains considérables, en plus. Un bénéfice de 100 guichets qui revient à 1,5 million de dinars de gains. "Les clients d'Algérie Poste de 40 wilayas, seront dotés de ces cartes magnétiques d'ici à la fin de l'année en cours. On veut 4,5 clients à carte d'ici la fin de l'année", promet Mme Houadria. Elle explique que cette opération de modernisation générera des gains considérables, en plus. Environs 1,5 milliard de dinars, de quoi financer l'installation de 100 guichets automatiques. La confection d'un carnet contenant 25 chèques CCP revient à 120 DA, pour détail. Ainsi, avec un chiffre d'affaires de 26 milliards de DA, Algérie Poste entame sa marche en avant en se redéployant effectivement. Les investissements ont atteint 13 milliards de DA depuis 2002. Pour l'année en cours, 5 à 6 milliards d'investissement sont prévus, pour la mise en place de nouveaux guichets automatiques, l'informatisation des réseaux et la construction des terminaux des guichets automatiques. Une question pertinente qui, d'ores et déjà, taraude les esprits des futurs utilisateurs : "L'utilisation des cartes magnétiques est-elle sécurisée, sans risques ?". "Des outils juridiques sont en voie de création en collaboration avec la Banque centrale et le ministère des Finances pour sécuriser ces opérations de retrait, de versement et de paiement par Internet. L'introduction de la monétique a été précédée par des mesures de prudence et de sécurité", répond, au cours de la même émission, M. Melliani Abdelkrim, DG des affaires juridiques d'Algérie Poste. Au sujet des détournements signalés çà et là, à travers les agences CCP, Mme Houadria a tenu à préciser que ceux-ci représentent moins de… 0,002% des 16 000 milliards de dinars manipulés annuellement dans les bureaux d'Algérie Poste. "C'est très négligeable par rapport à la masse manipulée". Par ailleurs, en 2005, on a tracé 10 mesures de bonne gestion et qui ont montré leur efficacité. Cela dit, "les clients ne sont jamais concernés, les détournements affectent la caisse pas les clients et nous agissons pour que l'argent volé revienne à la caisse. On a 500 inspecteurs nationaux, et chaque bureau, est inspecté 3 fois l'année… Le contrôle sera d'ailleurs plus rigoureux", indique encore Mme Houadria.