C'est sous le contrôle des services de la direction des services agricoles (DSA) de Aïn Témouchent qu'une opération de restructuration des vignobles produisant des cépages à double fin, soit les variétés Cinsault et Merseguera, sera lancée sur une superficie de 4 500 ha. Intervenant, selon les responsables du secteur, à la suite des nombreuses difficultés rencontrées ces deux dernières années par les viticulteurs de la région "confrontés à la mévente d'une partie de leur production de raisins de cuve", cette opération de restructuration consistera à "greffer 2 000 ha de vignes dans une variété de cépage noble, tel que recommandé par les spécialistes", outre "la reconversion de 2 500 ha en arboriculture rustique". En effet, la mise en place de ce programme, initié par les services de la DSA, s'étalera sur trois années, et nécessitera une enveloppe de plus de 33,2 milliards de centimes, dont plus de 23 milliards de soutien supportés par le fonds national de développement et de l'investissement agricole (FNDIA). Le soutien financier de cette opération de restructuration, explique-t-on encore, était attendu par les viticulteurs confrontés à l'impossibilité de rembourser leurs dettes, notamment après la chute des prix des deux variétés, le Cinsault et le Merseguera, en l'occurrence. Les deux cépages en question, représentent respectivement 41% et 7% du potentiel viticole de la région destiné à la transformation. Le rythme particulièrement accéléré qu'a connu la reconversion viticole au lancement du Plan national de développement de l'agriculture (PNDA) en août 2000, devait connaître un ralentissement en 2005, afin de donner le temps aux professionnels de la filière de s'organiser et partant d'organiser cette dernière. De la production à la commercialisation, en passant par les différentes étapes de la vinification, du stockage, et autres, bref tout un processus. De 8 517 ha, la veille du PNDA, le potentiel viticole s'est vite renforcé pour atteindre, en août dernier, 22 109 ha dont 14 380 ha de vigne de cuve, essentiellement produits à partir du Cinsault et de l'Alicante (79%). La production de raisin de cuve qui était de 117 000 qx, en 2001, a fait un bond en avant pour passer à 281 000 qx en 2006. Une production qui correspond, en somme, aux capacités réelles de transformation des 19 caves en service (285 000 qx). Faut-il encore souligner que durant la même période, le raisin de table a vu sa production passer de 21 000 qx à 79 000 quintaux. Ce qui a ramené les services agricoles à conclure que la majorité de ces caves nécessiteraient une modernisation afin d'obtenir des vins de qualité supérieure.