Le directeur des services agricoles (DSA) a été instruit d'une mission consistant à mettre de l'ordre dans la filière viniviticole, une filière qui constitue l'épine dorsale du développement agricole à Témouchent au regard de sa vocation et des orientations du PNDA. À la veille des vendanges, l'on s'est aperçu que sur les 11 000 ha qui devaient être greffés en des cépages devant rééquilibrer l'encépagement d'un vignoble totalisant 24 000 ha, il n'y avait plus que 1 500 ha non greffés, ce qui a déséquilibré encore plus gravement le potentiel viticole. Ainsi, les prochaines vendanges annoncent en pire les ratages qui ont marqué ceux de cette année. En effet, étant donné que le Cinsault est prépondérant à 60% alors qu'il ne devait pas dépasser une fourchette comprise entre 10 et 20% par rapport aux autres cépages entrant dans l'élaboration des vins, il y a eu une surproduction telle qu'il a fallu que les plus hautes instances soient sollicitées, campagne référendaire oblige, pour que toute la production soit absorbée contre compensation à l'ONCV. Mais faute de préparation rigoureuse de la campagne selon des standards professionnels mais également d'une production abondante, nombre d'hectares n'ont pas été vendangés. Il y a lieu de savoir en effet que cette année il y avait 12 236 ha en production contre 9 100 l'année passée. La surproduction était à ce point importante qu'en 2004, la récolte avait été réduite par les coups de sirocco d'une part et d'autre part par des vents violents intervenus au moment de la floraison arrachant une bonne partie de cette dernière. Des producteurs de Hammam Bou Hadjar ont fait constater par huissier de justice l'existence de 6 270 qx asséchés sur pied, soit 148 ha non vendangés dont 60% de la variété Merseguerra et 40% de Cinsault. A ce propos, une question s'impose. Comment se fait-il que le vignoble en Merseguerra n'a pas été arraché pour les vieilles plantations ou sur greffé pour les jeunes, cela bien que le Ministère en a proposé depuis trois années le financement puisque ce cépage ne peut plus trouver preneur auprès des transformateurs ? À ce niveau, la responsabilité de la DSA est engagée comme celle de la profession. Aussi, le wali a-t-il mis en garde les viticulteurs et leurs représentants qu'il ne sera plus toléré des mouvements de protestation à la veille des vendanges alors que la filière n'a rien fait pour prendre en charge les problèmes qui se posent. « Organisez-vous en groupements d'intérêt commun et dotez-vous de moyens pour l'écouler sur le marché en frais ou alors pensez à sur greffer au profit des cépages recherchés par les transformateurs. Recapitalisez votre coopérative viticole en ouvrant ses parts à tous les 3 728 viticulteurs et remettez les à niveau. À cet égard, il faut que vous sachiez qu'au regard de la réglementation en matière d'hygiène, elles ne devraient même pas transformer un kilo de raisin ! », dira-t-il. En tout cas, le nouveau DSA aura fort à faire.