Avec l'anarchie qui règne dans nos marchés, il est temps de songer à trouver une solution adéquate pouvant endiguer les dépassements d'abus signalés par les clients et consommateurs algériens vis-à-vis des vendeurs qui ne cessent d'afficher des prix exorbitants d'une manière anarchique et qui échappent à tout contrôle de la part des pouvoirs publics. A ce sujet il semble qu'un nouveau programme pour la mise à niveau et le développement des marchés en Algérie, vient d'être élaboré. C'est du moins ce qu'a annoncé, jeudi, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, en répondant aux questions des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). A ce propos, M. Djaâboub a précisé que ses services avaient présenté un programme qui a été soumis au Conseil des ministres et au gouvernement pour la mise à niveau des marchés existants et la création de marchés hebdomadaires, couverts, de gros et de proximité répondant aux normes de marchés modernes. Ces nouvelles infrastructures, a-t-il indiqué, permettront de contrôler la qualité des produits proposés à la vente ainsi que le niveau de l'offre et de la demande pour maîtriser la stabilité des prix. Déplorant le retard enregistré dans la réalisation des marchés en Algérie en dépit de l'octroi d'une enveloppe de 8 milliards de DA destinée à l'amélioration et à la création d'espaces commerciaux et à leur répartition sur le territoire national, le ministre a indiqué que "la commercialisation de 65 % des fruits et légumes échappe au contrôle". A propos des prix du ciment, le ministre s'est contenté de dire que "le cas du ciment est particulier" et que le problème serait définitivement réglé avec la réception des cimenteries qui sont en cours de réalisation et l'arrivée de la quantité importée par l'Algérie (1 million de tonnes) entre les 20 et 22 octobre. Il a également rappelé les mesures prises par le ministère pour la stabilisation du prix du ciment dont les marges de bénéfice sont de 40 DA pour la vente en gros et 60 DA pour la vente au détail sur le sac de 50 kg. Sur un autre chapitre, le ministre a confirmé la nouvelle mesure interdisant l'exportation des produits alimentaires subventionnés par l'Etat, notamment les pâtes ou le couscous exportés par certains opérateurs privés. "Ces produits alimentaires, blé tendre et dur, sont subventionnés par l'Etat qui les achète à 4000 DA le quintal et les cède aux minoteries à 2000 DA le quintal afin que le citoyen puisse acheter la farine et la semoule à des prix raisonnables", a indiqué M. Djaâboub. Le ministre a cependant souligné que les opérateurs privés qui désirent exporter ces produits doivent importer la matière première par leurs propres fonds ". S'agissant de l'ouverture du marché algérien à la friperie, M. Djaâboub a précisé "ce commerce n'est pas propre à l'Algérie, tous les pays le pratiquent", indiquant que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) considère ce phénomène comme étant "commercial". Il a, dans ce sens, rappelé l'arrêté ministériel qui exige que ces vêtements soient traités avant leur utilisation pour la préservation de la santé du citoyen. Le ministre a également révélé que la valeur des fripes importées s'est élevée à 10 millions de dollars en 2007 et à 13 millions de dollars en 2008. Dans ce cadre, M. Djaâboub a déclaré que le nombre des commerçants algériens de friperie dépasse 3700 dont 240 commerçants de gros et 2500 au détail, tout en souhaitant que l'Algérie passe de statut de pays importateur à celui de pays exportateur. Concernant la subvention des prix dans le Sud, M. Djaâboub a rappelé la création d'un fonds destiné à la prise en charge des produits alimentaires dans les dix wilayas du sud, indiquant qu'un montant de 2 milliards de DA est accordé annuellement aux directions régionales pour assurer leur distribution. En abordant le Salon de l'automobile, le ministre du Commerce a souhaité parvenir à un partenariat avec les constructeurs d'automobiles en vue de mettre en place une industrie automobile en Algérie. Samira H.