"Les réformes structurelles soutiendraient les perspectives de croissance" estime l'institution internationale dans son rapport sur les perspectives de l'économie européenne. La crise économique a rendu d'autant plus urgentes les réformes en Europe, celles du système de santé et de retraites, et celle du marché du travail, a souligné samedi le Fonds monétaire international à Istanbul. "Les réformes structurelles soutiendraient les perspectives de croissance" sur le continent, a estimé l'institution internationale dans son résumé d'un rapport sur les perspectives de l'économie européenne, présenté samedi à Istanbul. Après une chute du produit intérieur brut de 4,2% en 2009 dans la zone euro comme dans l'ensemble de l'Union européenne, le FMI prévoit pour 2010 une croissance de seulement 0,3% pour la zone euro, et 0,5% pour les 27. "C'est le moment de rappeler à ces pays la nécessité des réformes de la santé et des retraites, peu importe le prix que cela semble coûter dans les circonstances actuelles. La nécessité est plus urgente que jamais dans certains d'entre eux", a expliqué lors d'une conférence de presse le directeur du département Europe du FMI, Marek Belka. Son adjoint Ajai Chopra a relevé le cas de l'Espagne, qui devrait connaître selon le FMI un nouveau recul de l'activité en 2010 (-0,7%). Il a plaidé pour une réforme du marché du travail dans ce pays, où "l'ajustement se fait par les licenciements, et non par les salaires", aboutissant à une forte hausse du chômage (17,9% au deuxième trimestre selon les statistiques nationales, 20,2% en 2010 selon les prévisions du FMI). "L'Espagne a un grave problème quant à sa capacité à maintenir à long terme sa position budgétaire, dû au vieillissement, et même sans considérer le déficit actuel", a expliqué M. Chopra. "Même si l'on se concentre sur la façon de réduire à court terme le déficit, ce qui est essentiel, il serait important également d'avoir un grand débat public sur les mesures à plus long terme" pour combler ce déficit, selon lui. Le FMI a par ailleurs rappelé ce samedi la nécessité de "nettoyer" les bilans des banques en Europe, deux jours après que l'Union européenne a annoncé que ces banques étaient suffisamment capitalisées. "Il nous faut une approche plus déterminée pour s'attaquer aux risques pour les bilans auxquels sont confrontées les banques et pour prendre les mesures de recapitalisation ou restructurer les institutions viables ou dissoudre les autres", a expliqué Marek Belka. Les ministres des Finances de l'Union européenne, réunis à Göteborg (Suède) jeudi, avaient affirmé que les grandes banques étaient suffisamment capitalisées pour faire face à une grave crise économique. Cette conclusion était celle de tests de résistance coordonnés, effectués sur 22 grands groupes bancaires transfrontaliers pesant environ 60% des actifs totaux du secteur en Europe. "Très utiles" selon M. Belka, ces tests "saisissent quelques-unes de nos inquiétudes (...) que nous exprimons parfois sur les mesures politiques dans le secteur bancaire européen". "J'espère que le seul fait que les tests aient été réalisés et certains résultats publiés aidera à rétablir la confiance dans les banques européennes. Mais, ce qu'il faut, c'est une suite à cela et je souligne que c'est le travail des autorités nationales", a-t-noté. Possibilité d'un prêt à l'Irak. "J'ai confiance dans le fait que nous travaillons bien ensemble et que nous allons pouvoir identifier des façons de les aider", a pour sa part fait savoirle directeur du FMI pour le Moyen-Orient, Massoud Ahmed. "Comment et quand exactement, c'est ce que nous devons savoir", a-t-il ajouté. Le ministre irakien des Finances avait annoncé en mai que son pays cherchait à obtenir un prêt du Fonds, qui lui fournit une assistance technique. L'Irak avait obtenu en 2004 une aide "post-conflit" de 435,1 millions de dollars, qu'il avait remboursée dès 2007, avec deux ans d'avance. Puis le FMI lui avait fourni un prêt "par précaution" de 746 millions de dollars en 2005, renouvelé en 2007 et qui a expiré en mars 2009. Le FMI prévoit pour le pays en 2010 une croissance de 5,8%, après 4,3% en 2009. Dans une note de conjoncture en juillet, il avait souligné la nécessité pour l'Irak de poursuivre son effort de reconstruction et particulièrement ses investissements dans le secteur des hydrocarbures, malgré la baisse des recettes fiscales due à la chute des cours du pétrole.