Identifier le secteur porteur et le bon endroit pour investir représente un exercice complexe pour tout investisseur et un enjeu de taille. C'est pour cela que dans le programme Invest in Med, Anima a lancé la carte des investissements en Méditerranée qui est, en effet, un guide sectoriel à travers les politiques publiques de développement économique et territorial. Cette carte consiste également à repérer par un travail de géolocalisation les secteurs et les sites d'activité, c'est un outil d'aide à la décision qui concerne les neufs pays sud-méditerranéens bénéficiaires du programme. Il sera présenté, de même qu'une étude, sur 25 niches de marché à développer, aux utilisateurs potentiels, aujourd'hui lors de la tenue de la Semaine économique de la Méditerranée, à Marseille. En croisant les politiques sectorielles et industrielles mises en place par les Etats avec la géographie des zones de développement économiques existantes, ce guide permet de répondre à plusieurs questions que se pose un investisseur avant de se lancer sur un marché. Par ailleurs, pour accéder rapidement à des informations opérationnelles, les utilisateurs ont trois portes d'entrée pour chaque pays : une carte indiquant les secteurs d'activités développés ainsi que les principales infrastructures et zones d'activité, une fiche synthétique présentant les informations clés en matière stratégique, réglementaire et sectorielle, une fiche détaillée sur 14 grands secteurs dont le développement est jugé prioritaire par les pays Med, ou qui se sont développés. Il apparaît, à travers cette cartographie et les données recensées dans l'observatoire sur les investissements directs étrangers (MIPO) depuis 2003, qu'un positionnement de la Méditerranée est en train d'émerger. D'une part, la région continue son rattrapage sur les infrastructures et reste, pour certaines activités (industries à forte consommation énergétique, à main-d'œuvre spécialisée), une destination compétitive. D'autre part, un certain nombre de secteurs sont bien positionnés dans l'ensemble de la région, qui développent une expertise et des complémentarités entre les pays : agroalimentaire, logistique (plaque tournante euro-africaine), TIC (marché pionnier sur la 3G/4G), short fashion et textiles spéciaux, et enfin une offre touristique diversifiée, au profit d'un autre développement économique. La prochaine étape du programme Invest in Med prévoit de mettre en place sur son site web un Système d'information géographique (SIG) qui permettra un affichage interactif des pôles d'activités et lieux de cristallisation de l'activité sectorielle, et géolocalisera la plupart des projets d'investissement recensés par l'observatoire Mipo depuis 2003. Chacun de ces projets d'investissement sera qualifié par pays d'origine, secteur, montant investi, emplois créés, etc. D'autre part, afin d'affiner la première liste de 15 secteurs, Anima a interrogé des investisseurs étrangers implantés dans les pays MED depuis au moins trois ans, ainsi que les porteurs des 36 initiatives soutenues par Invest in Med, et à chercher à identifier les lacunes dans les chaînes de valeur locales (sous-traitants et fournisseurs de métiers encore peu développés mais indispensables aux opérateurs locaux). Enfin, pour être sélectionnée et validée d'un point de vue micro économique, chaque niche devait répondre à au moins deux critères : avoir été investie par plusieurs pionniers dans la région, tant locaux qu'étrangers, et requérir une production MED, qu'il s'agisse de produire des biens et services destinés à l'export ou au marché local. En outre, le rôle principal des niches vise à apporter plus de valeur ajoutée à des secteurs qui souffrent d'une compétition internationale féroce (montée en technicité textile, diversification touristique, transformation agroalimentaire, etc.), ou bien à développer des activités entièrement nouvelles grâce aux nouvelles technologies et aux opportunités offertes par la mondialisation (prestations 3D, développement web offshore, tourisme de santé, etc.). L'accompagnement d'une croissance urbaine rapide et d'un début de décollage industriel crée aussi de nouveaux marchés verts: efficacité énergétique, rénovation de l'habitat social, éolien, études environnementales, éclairage urbain, gestion des déchets, etc. Nassim I.