En marge des travaux du FMI et de la BM à Istanbul, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a estimé mercredi que le redéploiement du FMI et de la BM risquait de ne pas se produire si la décision du G20 relative au transfert des quotes-parts ne sera pas mise en œuvre. ''Il faut, malgré tout, demeurer réaliste. Fondamentalement, il n'y aura pas de grands bouleversements'' si la décision du G20 de transférer au moins 5% des parts aux pays en développement ne sera pas mise en oeuvre'', a déclaré le ministre. Interrogée sur la question de l'efficacité des différentes propositions relatives aux réformes du FMI et de la BM, il a observé qu'"il y a une volonté affichée pour le changement, mais le problème est de faire une bonne lecture entre cette volonté et l'application des décisions du G20 pour ces deux institutions multilatérales et pour ses comités intermédiaires (comité monétaire et financier international et comité du développement)", a-t-il précisé. M. Djoudi a rappelé, de nouveau, que "la mise en œuvre de cette décision est prévue pour 2011, mais, jusqu'à maintenant, seulement 36 sur plus d'une centaine de pays ont adopté la législation relative à cette réforme". Le ministre a soutenu, par ailleurs, que la persistance de la crise économique mondiale risque de peser sur les capacités des institutions à financer les pays en manque de liquidité, ''ce qui est assez inquiétant est de savoir quelle va être la durée de la crise et si la décision d'augmenter les ressources du FMI et de la BM est une réponse viable'', a-t-il ajouté. Selon le ministre, ''si la crise perdurait plusieurs années, les contraintes de financement au niveau de ces deux institutions persisteront encore malgré l'augmentation de leurs fonds''. Concernant la demande d'augmentation de quotes-parts dans le cadre des négociations pour l'achat des obligations du FMI, "l'Algérie n'a pas formulé une demande dans ce sens, l'augmentation des droits de vote ne dépend pas de l'Algérie", a déclaré M. Djoudi "car cela se fait à travers des négociations multilatérales", a-t-il ajouté. "Il y a un mécanisme de calcul qui fait que chacun prendra sa part", explique-t-il. Rappelant que la décision de l'Algérie sur la question de l'achat des obligations du FMI sera prise en fonction de deux éléments-clés que sont la sécurité et la liquidité des placements, le grand argentier du pays a souhaité que le Fonds intègre cette action si elle venait à se produire. En sollicitant l'Algérie pour participer à renflouer ses caisses, le FMI exprime ''un satisfecit à son endroit'', a affirmé le ministre, ajoutant qu'il y a une réalité aujourd'hui, c'est que l'Algérie est reconnue comme un prêteur net pour un certain nombre de pays et pour les institutions multilatérales du fait de l'excédent de ses ressources financières. Interrogé, par ailleurs, sur la proposition d'instituer une taxe sur les transactions financières internationales faite par certains pays, et dont les revenus serviront à venir en aide aux pays pauvres, le ministre a précisé que cet impôt ''taxera les intervenants sur le marché financier où l'Algérie intervient très peu''. Selon le ministre, cette taxe représentera, une fois créée, une source de revenus importante mais générera en parallèle des coûts supplémentaires qui peuvent se traduire par des charges sur le taux d'intérêt dans le financement d'un certain nombre de projets. Zineb B.