Depuis quelque temps plusieurs initiatives de réflexion et d'échanges ainsi que des opérations innovatrices ont été lancées de part et d'autres de la région maghrébine. Les pouvoirs publics dans les trois pays du Maghreb déploient, de plus en plus, d'efforts pour moderniser leurs systèmes. Réuni à Tunis récemment, le Conseil des ministres maghrébins des Finances a convenu de la création d'une banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur dont l'assemblée constitutive est prévue pour le mois de mars 2007. Un des objectifs de cette institution serait l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée. Cela augure-t-il des prémices d'un nouveau partenariat qui ouvrirait la voie à une coopération plus étroite entre les pays de la région? Il semble prématuré de parler de restructuration bancaire maghrébine, car il ne s'agit pour le moment que d'un projet d'un premier pas vers l'ouverture des banques sur les marchés de la région du Maghreb. Ce mouvement devrait être consolidé et renforcé par des participations plus importantes. L'exemple évoqué d'Attijariwafa Bank et de BMCE Bank préfigure d'une nouvelle ère de la construction maghrébine par les banques et sera peut-être suivi de nouvelles implantations dans les autres pays de la région. Ce rapprochement par les banques, constituerait un modèle d'intégration régionale inédit. En effet, l'exemple de l'Union européenne montre le long chemin parcouru avant l'avènement de l'Espace économique européen. Un autre exemple est celui des Communautés africaines qui est un modèle basé sur l'intégration par les banques centrales. Dans les deux cas, l'intégration bancaire semble constituer une étape ultérieure, subordonnée à la réunion d'un certain nombre de conditions. Un effort de rapprochement et de coordination devrait être consenti en vue de lever certaines contraintes qui risquent d'entraver ce mouvement, notamment celles liées à l'inégal niveau de développement financier des pays de la région et à la diversité des systèmes de supervision en place. En effet, les secteurs financiers des pays de l'UMA se caractérisent par une prédominance des banques, alors que les autres compartiments du secteur financier manquent relativement de profondeur ou sont en phase d'émergence. D'autre part, les règles et pratiques régissant les activités financières dans les pays membres se distinguent par certaines disparités qu'il convient d'atténuer. Les domaines qui méritent harmonisation couvrent les cadres juridiques, la gouvernance, la transparence financière, les systèmes de paiement ainsi que les pratiques comptables et d'audit et les législations fiscales. Il y a, également, lieu de signaler la forte présence du pôle bancaire public dans l'ensemble des pays de l'UMA. Néanmoins, les perspectives de privatisation de ce secteur pourraient constituer une opportunité pour le renforcement de la présence mutuelle des banques des pays de la région les unes dans le capital des autres. Un autre facteur positif dans cette direction est la décision, récemment prise à Tunis par le Conseil des ministres maghrébins des finances, portant sur la création d'une banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur, dont l'assemblée générale constitutive est prévue au cours de ce mois . Au titre des objectifs fixés à cette nouvelle institution, figurent l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée, la réalisation de projets mixtes, la promotion des échanges commerciaux intermaghrébins et le renforcement des investissements et de la libre circulation des capitaux entre les pays membres.