La réunion se propose d'examiner les moyens à même de trouver une solution à la faim qui s'est accentuée avec la crise économique et la hausse des prix des produits alimentaires en 2008 dans plusieurs pays du monde, augmentant de 100 millions le nombre de personnes souffrant de la faim et de la pauvreté. A cet effet, le sort de plus d'un milliard d'affamés dans le monde est au centre des débats du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, ouvert hier à Rome, avec pour principal objectif de dégager un consensus sur l'éradication de la faim à l'horizon 2025 et d'assurer les mécanismes à même de faire face aux crises alimentaires. L'Algérie est représentée à ce sommet de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa. Au total, une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains, asiatiques et d'Amérique Latine participent à la réunion aux côtés de plusieurs organisations et entreprises internationales. Cette rencontre qui se tient au siège de la FAO et se poursuivra jusqu'à mercredi, se penche sur le sort de plus d'un milliard d'être humains souffrant de la faim, sachant que toutes les six secondes, un enfant meurt de faim dans le monde. Les chefs d'Etat et de gouvernement auront à convenir de la mise en place d'"un système d'alerte précoce" pour réagir aux crises alimentaires. Le sommet, qui se tient malheureusement en l'absence des leaders du G8 à l'exception de l'Italie, doit examiner, entre autres "les moyens de faire face à la crise alimentaire mondiale et à œuvrer en vue de dégager un consensus sur l'éradication de la faim à l'horizon 2025". Les participants se penchent notamment sur la question de l'amélioration de la gouvernance mondiale de l'agriculture et de la sécurité alimentaire à travers, notamment le renforcement du rôle des institutions en charge des questions agricoles et alimentaires et la réforme du fonctionnement du Comité sur la sécurité alimentaire. A cet égard, le constat de la FAO est sans appel : la production agricole va devoir augmenter de 70% d'ici 2050 afin de nourrir 9 milliards d'individus. Et le secteur privé est "un partenaire clé pour affronter ce problème, non seulement en terme d'investissement mais aussi de savoir-faire, d'expertise", selon Jacques Diouf, directeur général de la FAO, présent au sommet. M. Diouf avance un argument économique : "Imaginez la taille du marché si le milliard de personnes (qui souffrent de la faim, ndlr) devenaient des consommateurs". Afin d'assurer la mise en place d'un "système d'alerte précoce" face aux crises alimentaires, les participants devaient se pencher aussi sur l'examen des mécanismes pour assurer un soutien à l'agriculture afin de mettre un terme aux distorsions des marchés, comme ils s'efforcent de mobiliser 30 milliards de dollars par an pour stimuler les investissements dans les infrastructures rurales. Il est aussi question d'assurer l'accès à des intrants modernes en vue d'améliorer la production et la productivité vivrières dans les pays en voie de développement et de garantir la sécurité sanitaire et la qualité des aliments. Affirmant que l'alimentation est "un droit de base", le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a ouvert les débats du sommet de la FAO, a averti que "la crise alimentaire d'aujourd'hui doit nous mettre en alerte pour demain. D'ici 2050 notre planète pourrait héberger 9,1 milliards de personnes", a-t-il mis en garde. L'objectif de l'ONU de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015 devait être réaffirmé lors du sommet. En juin 2008, les pays membres de la FAO s'étaient engagés à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici à 2015. Depuis, ce chiffre est passé de 850 millions à 1,02 milliard. Nassim T.