En vue de promouvoir l'investissement et le partenariat entre les deux pays, un forum d'affaires algéro-espagnol se tiendra les 14 et 15 mars à Alger. Parmi la cinquantaine des grandes entreprises espagnoles formant la délégation conduite par le vice-président de la Confédération espagnole des organisations patronales (CEOE), M. Carlos Perez de Bricio, l'on relèvera la présence en force des entreprises activant dans le secteur de l'énergie, à l'instar de Repsol YPF, Cepsa, Gas Natural, Iberdrola et Endesa. Ce forum constitue pour la partie espagnole une opportunité pour renforcer la présence de ses entreprises en Algérie, notamment celles relevant du secteur de l'énergie. Il convient, à ce titre, de rappeler que l'Espagne a, à maintes fois, réaffirmé le caractère prioritaire que revêt pour elle la coopération énergétique avec l'Algérie. Dans une conjoncture où la sécurité énergétique est au centre du débat stratégique, l'Espagne, au même titre que les autres pays européens, a fermement fait part de ses préoccupations face aux menaces très réelles qui pèsent sur sa sécurité énergétique. Pour relever le défi de la sécurité et de l'approvisionnement, Madrid a revu sa stratégie en plaçant l'Algérie au cœur de son dispositif énergétique, boostant ainsi la coopération pour la placer à un niveau très élevé. Actuellement l'Algérie fournit à l'Espagne plus de 60% de sa consommation de gaz et trois sociétés espagnoles (Cepsa, Iberdrola et Endesa) ont déjà signé des accords avec Sonatrach pour l'achat du gaz qui sera transporté par le gazoduc Medgaz. Son achèvement en 2009 scellera de manière physique les liens entre les deux parties et au-delà avec l'Europe. Il devrait acheminer plus de huit milliards de m3 de gaz chaque année en Espagne, dont une partie pourrait alimenter le Portugal et la France. Par ailleurs, la présence de Gas Natural à Alger à la faveur de ce forum constitue une opportunité pour connaître ses intentions quant à sa participation au projet Medgaz. En effet, début février, le gouvernement espagnol avait demandé à Sonatrach la possibilité pour Gas Natural d'entrer dans Medgaz. La société nationale Sonatrach "est en faveur" de l'entrée de Gas Natural dans le projet, avait notamment déclaré début février le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, précisant que Sonatrach accepterait de baisser sa participation. Le directeur général de Gas Natural, Rafael Villaseca, a indiqué, lors de la présentation des résultats 2006 de son entreprise : "Nous étudierons avec beaucoup de plaisir" ce projet. Par ailleurs, une dizaine de projets sont en cours de concrétisation, menés par de grandes compagnies espagnoles, notamment le projet intégré de Gassi Touil-Rhourde-Nouss, (sud de Hassi Messaoud) et dont le coût d'investissement dépasse les 3,5 milliards de dollars. D'un autre côté, l'Algérie a obtenu via la filiale espagnole de Sonatrach l'autorisation de lancer la distribution de gaz naturel sur la marché espagnol. La volonté d'investir en commun le champ de la coopération énergétique sera davantage renforcée en rapprochant les marchés de l'électricité des deux pays. La réalisation de liaisons sous-marines reliant les deux systèmes électriques marquerait la volonté de rendre effective le carrefour énergétique entre les deux rives de la Méditerranée.