Reprise des vols Iberia sur Alger avec la visite d'une trentaine d'hommes d'affaires. C'est en présence du secrétaire d'Etat espagnol au tourisme et au commerce, Pedro Mejia, que sera rétablie, aujourd'hui, la ligne Madrid-Alger par la compagnie aérienne Iberia. Ce nouveau jalon positif de la coopération algéro-espagnole coïncide avec la visite, à Alger, d'une forte délégation de capitaines d'industrie, organisée par la Confédération espagnole des organisations patronales (Ceoe), qui voyage à bord de ce vol spécial d'Iberia. Cette mission économique, conduite par le secrétaire d'Etat, assistera à un séminaire sur les opportunités d'affaires et d'investissements en Algérie qui se tiendra les 10 et 11 janvier à Alger. Il est indéniable que le retour d'Iberia, après une dizaine d'années d'absence, constitue un signal positif pour faciliter le mouvement d'affaires entre les deux pays qui s'est trouvé quelque peu perturbé par la suspension de cette liaison aérienne qui gagnerait à être enrichie par un autre vol reliant Barcelone, capitale de la Catalogne, poumon économique de l'Espagne à l'Algérie. Iberia a indiqué que le rétablissement de la ligne Madrid-Alger intervient en réponse à la demande croissante de liaisons entre les deux capitales, émanant aussi bien d'entreprises que de citoyens. Deux rotations hebdomadaires (dimanche et jeudi), fréquence qui devrait progressivement augmenter, sont prévues dans une première phase. Par ailleurs, l'ambassadeur d'Espagne à Alger, Juan Lena, avait, récemment, affirmé que «les entreprises et les opérateurs de mon pays n'ont pas intérêt à rater l'opportunité qui s'offre à eux pour renforcer leur présence en Algérie». Il avait déclaré, en outre, que les entreprises espagnoles sont prêtes à engager leur savoir-faire dans la réalisation du programme de la relance économique de l'Algérie, soulignant qu'elles «ne doivent pas manquer ce rendez-vous, notamment après la ratification de l'accord d'association avec l'UE et la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC». Pour booster encore plus la densité de la coopération économique, la Confédération des PME catalanes, Pimec, avait appelé, récemment, de son côté, à «l'ouverture d'un consulat d'Algérie à Barcelone pour conforter les relations économiques algéro-catalanes» sans se déplacer sur près de 500km jusqu'à Madrid pour un visa ou tout autre formalité. Il y a lieu de rappeler que la coopération énergétique avec l'Espagne a été le principal point examiné lors de la troisième visite, à Alger, du président du gouvernement espagnol, José-Luis Rodriguez Zapatero, début décembre 2006. En effet, l'Espagne est approvisionnée en énergie électrique et gazière à hauteur de 60% par l'Algérie. C'est pour autant qu'a été relancé le projet du gazoduc entre l'Algérie et l'Espagne, source d'approvisionnement pour toute l'UE en quête d'énergie propre. Ainsi, une dizaine de projets pilotés par de grandes compagnies pétrolières espagnoles sont en cours de concrétisation. Citons le projet intégré de Gassi Touil-Rhourde-Nouss, (sud de Hassi Messaoud) dont le coût d'investissement dépasse les 3,5 milliards de dollars. Un autre terrain de partenariat énergétique est également investi par la compagnie espagnole Iberdrola et Sonatrach pour l'achat d'un milliard de m3/an de gaz. Cette quantité sera livrée à travers le gazoduc Medgaz (Algérie-Espagne) dont Sonatrach est majoritaire. La compagnie nationale a accédé à ce rang après que British Petroleum ait abandonné ses 12% de parts dans le projet au profit de Sonatrach, tout comme Total France qui lui avait cédé, également, ses 12% d'actions. Par ailleurs, outre un intérêt particulier suscité auprès des PME espagnoles par les secteurs des transports ferroviaire et urbain, trains de banlieue et réseau routier, de la chimie et celui du tourisme qui constituent des secteurs fort attractifs. L'Espagne a réitéré le soutien aux réformes adoptées par le gouvernement algérien et le processus de privatisation qui, selon les experts ibériques même, exerçait déjà un certain attrait non négligeable auprès des opérateurs espagnols. Ainsi, entre autres, l'entreprise espagnole Fertiberia est intéressée par l'achat des entreprises de production d'engrais alors que la firme PMS lorgne sérieusement vers le secteur des détergents qui semble être un domaine plutôt mal pourvu malgré la présence du géant allemand Henkel.