Afin d'insuffler une nouvelle dynamique au développement des PMI et PME, un comité ad hoc relevant du Conseil national économique et social a été installé, hier, en présence du ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada, du président du Cnes, M. Mohamed Seghir Babès, du président du Conseil national consultatif pour la PME, M. Zaïm Bensaci ainsi que de l'ensemble des représentants du patronat algérien et de l'UGTA. A l'occasion, le ministre a estimé que la promotion de la PME a déjà passé plusieurs caps et qu'il est temps d'aujourd'hui d'évaluer et de tester la cohérence de ce qui a été fait, de tirer profit des énergies et des forces vives que renferme le secteur privé et de les mettre au service du développement national. Il se fera plus précis en indiquant que le secteur passe actuellement par une phase de réorganisation, notamment sur le plan législatif avec l'adoption d'une loi d'orientation pour le secteur. Il émettra, dans ce sens, le vœu de booster le développement des PME avec l'adoption de deux nouvelles lois. Le ministre évoquera l'évolution qu'a connue l'environnement institutionnel. Et d'ajouter que son département ministériel a initié un plan d'action avec des mesures concrètes issues de 30 propositions d'un pool de chefs d'entreprise et d'experts. L'objectif étant de réagir aux implications de la crise économique mondiale de repositionner nos entreprises aussi bien sur le marché interne qu'externe. Ainsi, le plan d'action en question s'articule autour de 9 axes, à savoir le financement, le foncier, la fiscalité, le fonctionnement des marchés, le développement rural, les espaces intermédiaires, les TIC, l'appui institutionnel et les entreprises en difficultés. Ainsi, pour ce qui est du financement, M. Benbada a indiqué que les réunions du comité interministériel installé à cet effet ont abouti à un train de mesures dans le cadre de la loi de finances complémentairement pour 2009 et destinées à faciliter l'accès aux crédits pour les PME. Il s'agit de l'augmentation des plafonds des garanties des crédits, de l'injonction adressée aux banques publiques de créer des filiales spécialisées dans le leasing et le capital investissement, ainsi que la création de fonds d'investissement locaux. Pour ce qui est de la mise à niveau des entreprises, M. Benbada a annoncé la création d'un comité national de mise à niveau présidé par le Premier ministre et dont les résolutions seront exécutées par les ministres concernés. Aussi, le ministre a indiqué qu'un comité interministériel en charge des question d'intégration des entreprises nationales dans les programmes de développement et qui a eu à se pencher sur le fonctionnement du marché national, de la sous-traitance et des marchés publics, a été installé au mois de septembre dernier. Cela devrait aboutir à des mesures concrètes devant permettre aux entreprises algériennes de bénéficier des programmes de dépense publique et de relancer l'outil de production national. Cela ne veut pas dire, selon le ministre, qu'on pourra se passer de l'apport des opérateurs étrangers, lesquels bénéficient d'un savoir-faire et d'une expérience dont ne disposent pas toutes les entreprises algériennes, mais il est temps, selon lui, de tirer les leçons des derniers programmes. M. Benbada évoquera également le schéma national d'aménagement du territoire, lequel sera soumis au gouvernement la semaine prochaine et qui permettra, selon lui, d'apposer une vision prospective sur l'ensemble des secteurs de la vie socioéconomique nationale, notamment le secteur des PME, et de mettre en exergue l'ensemble des problématiques posées par l'environnement interne et externe des entreprises. Le ministre appellera, ainsi, le comité ad hoc à travailler dans ce sens. De son côté, le président du Cnes a estimé que l'installation de ce comité ad hoc s'inscrit dans cadre de la volonté des pouvoirs publics de promouvoir le tissu des PME, estimant que le Cnes s'attelle, à travers ce genre de structure, d'initier une réflexion plus profonde aux questions qui sont au cœur des préoccupations. Ainsi, le Cnes entend créer un comité ad hoc pour le secteur bancaire et financier, un autre pour l'évaluation du pacte économique et social, pour l'accord d'association avec l'UE, pour la Zone arabe de libre-échange ainsi qu'un comité dédié à l'évaluation d'une probable adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Selon M. Babès ces structures initieront des réflexions orientées vers l'action. Enfin, M. Zaïm Bensaci a estimé que la mise en place du comité ad hoc marque une évolution très significative dans l'approche de cette problématique de développement de la PME qui a besoin, en outre, d'être revisitée à la lumière des premiers enseignements de la crise économique mondiale. Isma B.