Cinquante sept enfants en situation de handicap moteur, présentant diverses infirmités, sont pensionnaires du centre médico-pédagogique pour enfants handicapés moteur (CMPEHM) de Jijel, opérationnel depuis plusieurs années au chef-lieu de wilaya. Aussi, cet établissement, situé dans des locaux préfabriqués, que l'effet du climat a contraint à l'usure et à la dégradation, s'est révélé un creuset pour la rééducation fonctionnelle et motrice de nombreux jeunes enfants atteints d'infirmité. Des efforts sont consentis pour la prise en charge de jeunes enfants, âgés de 6 à 18 ans, par un personnel d'encadrement spécialisé dans la rééducation fonctionnelle et motrice, a indiqué le directeur de l'établissement, Makhlouf Zerdazi, précisant que la réalisation, en cours, d'un important centre médico-pédagogique, implanté au lieudit "40 hectares", "facilitera beaucoup les choses" pour cette frange de la société. Le CMPEHM qui a donné de bons résultats en matière de prise en charge de jeunes handicapés moteur se heurte, cependant, à certains problèmes pouvant être facilement réglés. Il s'agit, entre autres, de l'absence d'ambulance pour l'évacuation de pensionnaires malades, d'un médecin généraliste et de 4 à 6 éducateurs spécialisés pour mieux étoffer l'équipe d'encadrement. Mme Mosbah, psychologue clinicienne au centre a estimé dans ce sens que l'établissement a " souhaité introduire la musicothérapie et l'ergothérapie" dans le programme pédagogique à l'intention des jeunes pensionnaires, notant que l'espace de cet établissement ne le permet pas pour le moment. La pratique régulière de la natation à la piscine semi olympique de Jijel est dispensée aux jeunes handicapés à raison de deux séances par semaine, sur avis médical, a-t-on précisé. "C'est un excellent traitement pour la rééducation et la thérapie", a affirmé la psychologue, soulignant que ce sport aide beaucoup à améliorer les capacités motrices. Les responsables du centre reconnaissent toutefois qu'il existe des cas d'IMC (infirmes moteurs cérébraux) dont la prise en charge est difficile. Ces derniers nécessitent un enseignement spécialisé qui n'est pas pour le moment dispensé dans ce genre d'établissement. En effet, il existe des jeunes handicapés qui cumulent plusieurs déficiences à la fois (troubles associés, retard mental, handicap moteur, troubles de langage) avec parfois des crises d'épilepsie récurrentes. L'objectif recherché par cet établissement est d'assurer à ses pensionnaires une intégration sociale et professionnelle à l'âge de 18 ans. Certains emplois semblent bien adaptés pour les jeunes filles, telles que la broderie, la couture et le "medjboud" en concordance avec leur handicap. Ce n'est pas le cas pour les garçons qui se sont vus proposer des métiers un peu difficiles, à l'image de la ferronnerie d'art où la menuiserie, créneau exigeant minutie, habileté et précision. La vie dans ce centre, situé au cœur de la ville, n'est pas "une sinécure", a-t-on affirmé. Le programme quotidien concocté pour les jeunes pensionnaires, adapté à leur handicap, est pourtant bien meublé, du matin au soir : différentes activités sont animées par un encadrement spécialisé dans la rééducation motrice et sensorielle. Les jeunes bénéficient de sorties aérées et de découverte, aussi bien à Jijel que dans d'autres wilayas, pour les mettre en contact avec la réalité sur le terrain. Recréations, programmes de télévision, jeux vidéo électroniques, baby foot, travaux manuels en ateliers et par groupes, soirées récréatives figurent également dans le menu quotidien élaboré par le conseil médico-pédagogique du centre.