L'industrie du gaz est appelée à occuper une place de plus en plus prépondérante dans le mix énergétique mondial. Néanmoins, celle-ci se confronte déjà à des défis notamment d'ordre écologique. Dans ce sens l'Union internationale de l'industrie du gaz estime dans sa déclaration stratégique que les perspectives de l'industrie énergétique mondiale sont partagées entre la nécessité d'assurer l'approvisionnement d'énergie à un marché de croissance - en particulier dans les pays en développement - et l'engagement de réduire les effets du changement climatique résultant de l'utilisation intensive des combustibles fossiles. Dans ce sens et dans le but de développer un système énergétique durable, les gouvernements ont axé leurs politiques énergétiques sur la promotion des énergies renouvelables avec comme objectif à long terme de les développer comme base d'approvisionnement du futur. Cependant, pour un certain nombre de raisons techniques et liées au marché, la période actuellement prévue durant laquelle aura lieu une transition complète vers les énergies renouvelables sera longue. Il y aura donc une période considérable au cours de laquelle une combinaison de sources d'approvisionnement d'énergies renouvelables et d'énergies fossiles sera nécessaire. Selon l'UIG, le gaz naturel est le plus propre, le plus efficient et le plus polyvalent des combustibles fossiles, qui en fait un élément de choix unique en complément des énergies renouvelables dans la voie vers un avenir durable. D'autres développements technologiques tels que ceux permettant la capture et la séquestration de CO2 appuient également le choix du gaz naturel. Ainsi, l'UIG considère que compte tenu de ces perspectives, l'industrie mondiale de gaz doit être proactive dans la promotion du développement de l'énergie notamment à travers l'amélioration de l'efficacité et des meilleures pratiques, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le développement de systèmes permettant d'optimiser l'utilisation des énergies renouvelables. Pour cela l'UIG s'engage à continuer à promouvoir l'échange de savoir-faire au sein de l'industrie en catalysant le développement de nouvelles technologies dans le domaine. En outre, l'UIG s'engage à continuer de surveiller attentivement l'évolution future de la politique énergétique des gouvernements et l'opinion publique, permettant à l'industrie mondiale de gaz d'anticiper et de se préparer et aux risques et aux opportunités dans les décennies qui viennent. Notons que les perspectives à l'horizon 2030 de l'Agence Internationale de l'Energie (OCDE), publiées en novembre 2009, ont construit dans le "World Energy Outlook 2009" un scénario central que l'on pourrait qualifier de "business as usual" où l'inertie des gouvernements et des comportements dominerait. Trois constats s'imposent dans ce scénario qu'il faudrait éviter (hausse de 6 degrés de la température mondiale): A l'horizon 2030, les énergies fossiles (pétrole, gaz charbon) représenteront environ 80% de la consommation mondiale d'énergie. La croissance économique mondiale forte doit être alimentée par une forte demande d'énergie. Celle-ci va progresser de 40% par rapport à 2007 (+1,5% par an) et à 77% elle sera assurée par les énergies fossiles avec le charbon comme énergie reine (près de 2% de croissance par an). Deuxième constat connu: les pays non-OCDE vont compter pour 90% de la hausse de la demande d'énergie. Ils pèsent de plus en plus dans le partage du gâteau énergétique, leur part va passer de 52 à 63% entre 2007 et 2030 sous l'effet d'une croissance économique et démographique forte. La Chine et l'Inde représenteront 53% de la hausse de la demande, suivis du Moyen-Orient avec 10%. Cependant, rapporté au nombre d'habitants, les pays émergents et en développement consommeront moins que les pays développés. D'où leurs revendications d'un traitement différencié dans la réduction des gaz à effet de serre à Copenhague. Troisième constat de l'AIE: ce n'est pas l'épuisement des réserves en hydrocarbures qui risque de freiner la croissance de la demande. "Il y a suffisamment de ressources mondiales en énergie pour répondre à la prévision de demande en 2030 et bien au-delà", souligne l'AIE. Samira G.