La corruption détruit le développement et représente l'un des obstacles majeurs à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. C'est le constat fait par l'Organisation des Nations unies, à l'occasion de la Journée internationale de la lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre dernier. " Les deniers publics dérobés par esprit de lucre sont autant de ressources en moins pour la construction d'écoles, d'hôpitaux, de routes et d'installations de traitement des eaux. Quant au détournement de l'aide extérieure, pour alimenter des comptes bancaires privés, il sonne le glas de grands projets d'infrastructure.", a déploré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en précisant que " c'était les plus vulnérables qui en pâtissent le plus. " " La corruption affaiblit la capacité des gouvernements d'agir et d'aider leurs populations. Elle détourne les capitaux consacrés à la lutte contre la pauvreté et dissuade les investisseurs économiques potentiels ", a affirmé pour sa part l'Administrateur du Programme des Nations unies pour le développement, Helen Clark. La campagne 2009 de lutte contre la corruption est placée sous le signe du slogan " Votre "NON" compte ". " La corruption n'est cependant pas une force impersonnelle qui s'impose à nous : elle est le fruit de décisions personnelles, le plus souvent motivées par la cupidité ", a déclaré le Secrétaire général. Il a invité les membres de la communauté internationale à s'engager à ne " jamais accepter ni offrir ou accepter de rétribution illégale. Si chacun se plie à cette devise, notre monde sera un monde plus honnête et nous multiplierons nos chances de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement ". Le Directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Antonio Maria Costa, a rendu hommage aux " héros intègres - les fonctionnaires qui luttent contre la corruption en s'attaquant aux chefs des réseaux qui alimentent ce fléau, à ceux qui dénoncent les abus au risque de perdre leurs emplois, aux journalistes qui enquêtent sur les cas de fraudes et rapportent les faits au péril de leur vie, aux procureurs qui défendent la justice, au risque de faire l'objet d'attaques de personnes influentes ". Le Secrétaire général s'est par ailleurs prononcé pour une utilisation plus efficace de la Convention contre la corruption par les secteurs privé et public. Ce document constitue à son avis " le plus solide dont dispose la communauté internationale pour lutter contre la corruption et assurer le triomphe de l'intégrité ". Cet instrument s'est récemment renforcé avec la conclusion d'un accord sur la mise en place de mécanismes d'évaluation à l'occasion de la récente Conférence des Etats parties à Doha. " Le secteur privé ne devrait pas, en la matière, se laisser devancer par l'Etat.", a ajouté le Secrétaire général. " J'exhorte le secteur privé à adopter des mesures de lutte contre la corruption qui s'inspirent de la Convention des Nations unies. Les entreprises, en particulier celles qui adhèrent au dixième principe du Pacte mondial, relatif à la lutte contre la corruption, devraient s'engager à jouer le jeu et à accepter des inspections par leurs pairs pour faire en sorte d'appliquer toutes les mêmes règles." L.C.