Le développement du gaz non conventionnel par les Etats-Unis est en train de bouleverser le marché mondial du gaz. Cette évolution, qui est due à des technologies innovantes dans le domaine, commence d'ores et déjà à se faire sentir sur le marché classique du gaz. Les pays exportateurs de gaz affichent ainsi une inquiétude quant à cette nouvelle donne qui à eu un impact sur les prix du gaz sur le marché mondial, et qui aura aussi des influences à l'avenir. D'où la nécessité de revoir les stratégies de ces pays concernant le prix du gaz et les conventions à long terme signées entre les pays dans ce cadre. A la lumière de cette conjoncture, de nouvelles propositions concernant cette question seront, en effet, au centre de l'intérêt de la prochaine réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui aura lieu au mois d'avril prochain à Oran. C'est du moins ce qu'a fait savoir, hier, le ministre de l'Energie et des Mines M. Chakib Khelil. "Le Forum des pays exportateurs de gaz a pris la décision à Doha, pour que à la réunion d'Oran l'Algérie propose une étude afin qu'il y ait une solution à cette nouvelle donne qui commence à influer sur le marcher gazier ; la découverte du gaz non conventionnel aux Etat-Unis à été une surprise, cette nouvelle donne a influencé non seulement le prix du gaz sur le marché mondial, mais aussi les stratégie des pays exportateurs. Il est donc impératif que ces pays exportateurs travaillent dans la coordination afin de trouver des solutions de vente du gaz, étant donné que même l'Algérie ou d'autres pays ont des réserves de gaz non conventionnel qui peuvent être développées à l'avenir" a-t-il révélé, hier, en marge des journées d'études sur les projets pétroliers et gaziers organisées à Alger, par l'Institut algérien du pétrole (IAP). Selon, M. Khelil, cette nouvelle tendance va provoquer à l'avenir un excédent dans l'offre sur le marché, qui va par la suite influer sur les conventions à petit et à long termes dans le secteur. Il a souligné, dans le même contexte, que les pays signataires des conventions d'achat de gaz à long terme vont changer leur vision à l'avenir et vont pourvoir opter pour l'achat du gaz d'un prix bas seulement, au lieu de s'engager dans des conventions ou le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole. Autrement dit, au lieu d'acheter le gaz à 7 dollars par exemple, ils peuvent l'acheter à 4 dollars seulement. Il est donc probable que le gaz non conventionnel précipite la création d'un cartel gazier vu les enjeux à venir. Il faut rappeler que M. Khelil a récemment affirmé que "l'Algérie soutiendrait l'idée de la création d'une Opep du gaz". Il indiquera, dans ce sens, que le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) devrait fonctionner "comme une organisation économique" sur le modèle de l'Opep. Estimant que les prix du gaz sont injustes, M. Khelil a indiqué le prix du gaz est, aujourd'hui, très bas par rapport à ce qu'il était. Il convient de signaler que le gaz non conventionnel représente à peine 4 % des réserves mondiales de gaz, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais il a assuré 12 % des volumes produits dans le monde l'an dernier. En 2030, le gaz non conventionnel devrait représenter près de 60 % de la production américaine de gaz, contre à peine 30% en 2000, selon l'AIE. Depuis 1990, la production de ce type de gaz a quasiment été multipliée par 4 aux Etats-Unis, pour atteindre 300 milliards de mètres cubes l'an dernier. Soit plus de la moitié des volumes extraits du sous-sol américain. Interrogé, par ailleurs, sur le marché pétrolier, le ministre s'est dit optimiste quant aux prévisions de l'année 2010. 43 milliards de recettes en 2009 "Selon les experts, les prix du pétrole pour l'année prochaine seront plus élevés par rapport à cette année, entre 70 et 80 dollars, soit d'une croissance de 3,5% sur le marché mondiale" a-t-il dit, avant d'ajouter qu'à 76 dollars les prix actuels sur le marché pétrolier sont deux fois plus élevés que l'an passé à la même période où ils étaient à 34 dollars. "Si on reste à ce niveau, c'est positif pour les caisses de l'Etat. Ce qu'il faut relever c'est l'amélioration du fonctionnement des entreprises du secteur qui continue à se constater sur le terrain "a ajouté Chakib Khelil. Quant aux recettes de Sonatrach, elles dépasseront, selon le ministre, les 43 milliards de dollars à la fin de l'année 2009. "Ces recettes sont satisfaisantes quand on regarde la moyenne des prix de baril du brut entre 2000 et 2008. Il faut noter que 2008 était une année exceptionnelle", a-t-il souligné. Sur un autre volet, le ministre a fait savoir que l'année 2009 a été fructueuse en matière de concrétisation de nouveaux projets dans le secteur. Pour 2010, elle sera aussi, selon lui, une année exceptionnelle ; il y aura lancement du projet Medgaz. Il y aura la tenue de trois importantes rencontres à Oran, à savoir le congrès mondial du gaz en mars, la 13e réunion du gaz liquéfié, et la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz. Samira H.