L'Algérie a été relativement épargnée par la crise grâce à ses réserves de change, qui lui permettent de couvrir trois ans d'importations. Le montant de ces réserves est estimé à 146 milliards de dollars. C'est du moins ce qu'a précisé le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, lors de la séance des questions orales à l'APN. L'Algérie jouit toujours d'une position extérieure confortable, grâce à ces réserves appréciables et ce, malgré une forte baisse du solde courant déséquilibré par la chute des prix des hydrocarbures et le niveau élevé des importations. Dans le même sillage, le ministre a souligné que "le taux de croissance économique hors hydrocarbures de l'année en cours avoisinerait les 10 %", et d'ajouter que le taux global de croissance prévu pour la fin 2009 serait de 3%. Le ministre s'est donc montré optimiste quant à la situation financière du pays pour l'année prochaine, d'autant que les avoirs du Fonds de régulation des recettes sont estimés à 4000 milliards de dinars, soit 40 % du Produit intérieur brut (PIB). Le ministre a évoqué la situation financière extérieure du pays prévue pour 2010, annonçant une baisse de la dette extérieure publique, soit -1% du PIB. En effet, la dette publique externe de l'Algérie s'est établie à 486 millions de dollars à fin novembre 2009, selon les services du ministère des Finances, cités par l'APS. La dette publique externe était, rappelle-t-on, à 623 millions de dollars à la fin 2008, soit une baisse de l'ordre de 137 millions de dollars. Quant à la dette publique interne, elle s'est chiffrée à 814,4 milliards de DA à fin décembre 2009, indique la même source. Concernant la disposition relative à la réduction des intérêts sur les crédits immobiliers à 1% au profit des citoyens, prévue par la loi de finances complémentaire 2009 et approuvé par la loi de finances pour 2010, signée mercredi par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le ministre a souligné que " l'application de cette décision interviendra après la promulgation des textes d'application en 2010". Dans le cadre de la loi de finances pour 2010, M. Djoudi a annoncé " la création d'un fond spécial pour la prise en charge de la réduction des intérêts sur les crédits immobiliers, au profit des catégories de fonctionnaires désirant acheter, louer, rénover ou réaménager leurs logements". A une question relative à l'argent provenant de la taxe sur les logements et les locaux commerciaux au bénéfice des communes jouissant du statut de chef-lieu de daïra, le ministre a indiqué que "les recettes générées par cette taxe prévue par la loi de Finances 2003 constituent l'une des ressources du fonds de réhabilitation des parcs fonciers et tous les textes d'application y afférents ont été promulgués". A ce propos, le ministre a affirmé que "les revenus de ce fonds ne sont pas destinés aux communes mais servent à financer les dépenses relatives aux travaux de réhabilitation et de renouvellement des parties communes du parc foncier des APC". Evoquant le fonds de retraite des hauts fonctionnaires de l'Etat relevant du ministère des Finances, Karim Djoudi a souligné que "les membres du Parlement relèvent d'un fonds spécial dont la retraite est calculée entre 25 et 100% sur la base du nombre de législatures et du temps d'exercice dans les structures de l'Etat".