Photo : S. Zoheïr Synthèse de Smaïl Boughazi Les réserves de changes disponibles de l'Algérie peuvent assurer à l'économie nationale trois années d'importations. C'est ce qu'a affirmé, jeudi dernier, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, répondant aux questions de la presse en marge d'une séance de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Les réserves de changes estimées à «146 milliards de dollars» permettront à l'Algérie de couvrir «près de trois ans d'importations», a précisé le ministre, qui a rappelé que le taux de croissance économique hors hydrocarbures de l'année en cours avoisinerait les 10%. M. Djoudi prévoit, en outre, un taux global de croissance de 3% à fin 2009, se disant optimiste quant à la situation financière de l'Algérie l'année prochaine, d'autant que les avoirs du fonds de régulation des recettes sont estimés à 4 000 milliards de dinars, soit 40% du produit intérieur brut (PIB). Evoquant la situation financière extérieure du pays prévue en 2010, le ministre a annoncé une baisse de la dette extérieure publique, soit -1% du PIB. En réponse à une question sur la disposition relative à la réduction des intérêts sur les crédits immobiliers à 1% au profit des citoyens, prévue par la loi de finances complémentaire 2009 et approuvée par la loi de finances 2010, le ministre a souligné que l'application de cette décision interviendra après la promulgation de ses textes d'application en 2010. Dans la foulée, le ministre a indiqué qu'un fonds spécial pour la prise en charge de la décision de réduction des intérêts sur les crédits immobiliers, destiné aux larges catégories des fonctionnaires désirant acheter, louer, rénover ou réaménager leurs logements sera créé dans le cadre de la loi de finances 2010. Interrogé au sujet des créances du groupe Orascom Télécom Algérie dues à l'Algérie, le ministre a assuré que «toutes les entreprises sont contrôlées par la direction générale de impôts [DGI] qui applique la loi à toutes les entreprises». Il soulignera à ce même titre que «la loi prévoit que les entreprises ont la possibilité de payer 20% des créances dues, un mois à partir de la date de notification, puis le règlement des 80% restants. Faute de quoi, elles entreraient en litige avec l'administration des impôts». «Toute entreprise a des droits et des devoirs envers l'Algérie, les devoirs consistant au versement des impôts qui lui sont dus», a souligné le ministre, qui précise que «si le groupe Orascom venait à introduire un recours il aura à entamer des négociations avec la direction générale des douanes pour s'acquitter de ses dettes qui se chiffrent à 596,6 millions de dollars», a-t-il déclaré. S'agissant de l'argent provenant de la taxe sur les logements et les locaux commerciaux au bénéfice des communes jouissant du statut de chef-lieu de daïra, le ministre a indiqué que les recettes générées par cette taxe prévue par la loi de finances 2003 constituent l'une des ressources du fonds de réhabilitation des parcs fonciers et que tous les textes d'application y afférents ont été promulgués. A ce propos, le ministre a affirmé que les revenus de ce fonds ne sont pas destinés aux communes mais servent à financer les dépenses relatives aux travaux de réhabilitation et de renouvellement des parties communes du parc foncier des APC. Pour ce qui est du fonds de retraite des hauts fonctionnaires de l'Etat relevant du ministère des Finances, Djoudi a noté que «les membres du Parlement relèvent d'un fonds spécial dont la retraite est calculée entre 25 et 100% sur la base du nombre de législatures et du temps d'exercice dans les structures de l'Etat».