Le jeune Fstival international du film amazigh Fifa boucle cette année une décennie d'âge avec une équivoque nouveauté : sa domiciliation définitive et arbitraire à Tizi Ouzou à partir de sa dixième édition. En plus clair, ce rendez-vous cinématographique au cachet itinérant ne va plus avec son lot de films et de gens à la rencontre des contrées multiples de l'Algérie profonde comme c'était le cas à ses début, mais se fixera pour de bon, à Tizi Ouzou, capitale du Durdjura, espace kabyle par excellence. Cette ferme décision aux allures de ghettoïsation a été prise l'an dernier par Khalida Toumi, ministre de la Culture.L'unique rendez-vous filmique d'expression amazighe, ne s'ouvrira pas pendant Yennayer, l'an berbère fêté le 12 janvier de chaque année mais sera reporté au printemps : du 15 au 20 mars prochain. Trop symbolique Yennayer pour qu'un évènement cinématographique puisse s'y greffer pendant que la contrée kabyle reste résolument frondeuse. Le festival amazigh prenait habituellement en janvier de chaque année la route pour les Hauts-Plateaux, Sétif à Tlemcen, de Ghardaïa, Oran, Annaba, Tamanrasset, Sidi-Bel-Abbès …avec une extrême ouverture d'un art nouveau (le cinéma amazigh) mais qui dans la forme reste universel bien sûr. Il faut savoir que la participation à cette fête du cinéma, reste ouverte à tous les cinéastes algériens et étrangers développant une commune thématique préétablie par le comité d'organisation comme étant la ligne artistique du festival. Un comité de sélection est d'ores et déjà mis en place par le commissariat du festival, qui aura la charge de procéder comme c'est de coutume à la sélection des films éligibles à la compétition officielle. La compétition qui se déroulera sous l'œil intégral d'un jury composé de professionnels du 7e art, dirigé par le cinéaste Akli Tadjer et qui à l'issue de cette fête décernera l'Olivier d'Or, la suprême distinction qui récompensera la meilleure œuvre dans la catégorie long métrage fiction, court métrage, documentaire et animation. Le dernier délai pour les inscriptions est fixé au mardi 5 janvier 2010. Après l'Irlande en 2005, le Liban en 2007, la Suisse en 2008 l'Iran en 2009, c'est au tour, de la Roumanie d'être l'hôte privilégié pour cette dixième édition. Selon Si hachemi Assad, commissaire du festival, cette rencontre offrira aux cinéphiles un large panorama du cinéma roumain. Quoique le menu de cette rencontre ne soit pas encore définitivement établi, Si Hachemi annonce la participation d'invités de marque et une forte présence des médias nationaux et étrangers. Parmi les invités, il y aura selon lui Melhi Nora, directrice d'Endemol, le groupe de Production audiovisuelle européen, spécialisé dans la production d'émissions de flux: télé-réalité, magazines, divertissements et jeux à l'image de Secret Story en France, Star Academy, Qui veut gagner des millions? etc. L'invité de chez-nous Moussa Haddad, le signataire du fameux " Inspecteur Tahar " sera de la partie aux côtés de l'une des icônes de la chanson kabyle, très visible ces derniers temps dans l'aréne artistique, Kamal Hamadi. Ce festival se présente un peu comme une tribune où ce ne sont pas les idées qui s'affrontent, mais le constat amer d'un cinéma jeune qui n'arrive pas à mûrir parce que non seulement minoritaire mais privé de la lourde logistique qui permet d'espérer. Rebouh H.