Une conférence d'envergure portant sur les différentes factions des Touaregs maliens a eu lieu jeudi dernier. La situation dans le nord du Mali est de plus en plus dégradante. D'où l'urgence de tenir cette rencontre qui a réuni les cadres dirigeants de l'Alliance démocratique Nord Mali pour le changement (ADNMC), cosignataires de l'accord d'Alger 2006. Les participants ont discuté sur les différents problèmes ayant empêché la concrétisation de cet accord et réfléchir aux voies et moyens permettant de trouver des solutions à cette situation. Selon le porte-parole de l'Alliance, Hamma Ag Sid Ahmed, " cette réunion s'impose d'elle-même, elle démontre clairement la dégradation de la situation sécuritaire dans cette région ". Les points culminants qui ont été abordés, lors de la réunion qui s'est tenue à huis clos, ont porté sur le bilan de l'accord d'Alger, de son application, et de ce qui a été fait et ce qui n'a pas été fait à ce jour. Faisant état de l'existence d'une impasse politique entre les Touaregs et le gouvernement malien, le porte-parole de l'Alliance a estimé que "l'accord d'Alger n'a pas été appliqué dans son intégralité, d'où la nécessité de tenir cette rencontre pour faire une évaluation de la situation ". Le même responsable a relevé, par la même occasion, " l'importance de cet accord qu'il a considéré comme un acquis à préserver, dans la mesure où ", a-t-il affirmé, " il nous a permis de rétablir la confiance complètement perdue ces dernières années ". Lors de cette conférence, les participants ont abordé tous les aspects qui s'inscrivent dans l'esprit et la lettre de l'accord d'Alger, et il s'agit, aujourd'hui, de concrétiser l'accord sur le terrain et œuvrer ensemble à sécuriser la région. Ce même responsable a indiqué que " l'Alliance exige, d'autre part, la mise en place d'un plan d'insertion des combattants touaregs en vue de prendre en charge leurs préoccupations, sans pour autant négliger les autres aspects de l'accord d'Alger ". La réunion a évoqué, par ailleurs, la possibilité de tenir un congrès de l'Alliance dans la région de Kidal pour examiner toutes les propositions qui seront faites à ce sujet, y compris celle de transformer cette mouvance (ADNMC) en parti politique, a fait savoir le même interlocuteur, estimant que " désormais la balle est dans le camp du gouvernement malien ". A la veille de la tenue de cette conférence, les cadres politiques et militaires de l'Alliance démocratique du 23-Mai-2006 pour le changement au nord du Mali ont tenu, mercredi en fin d'après-midi à Alger, une réunion informelle pour préparer la conférence. L'objectif est clair, il s'agit de se mettre d'accord pour créer les conditions utiles à même de réactiver l'accord d'Alger de 2006, un accord en panne depuis deux ans. Au sujet du rôle de l'Algérie dans le processus du rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région nord du Mali, M. Hamma Ag Sid Ahmed a fait savoir que " l'Algérie est le garant légal de l'accord de paix signé en 2006 ", soulignant qu' " elle est également partie prenante dans ce processus de paix". Il a aussi précisé que " c'est à partir de l'accord d'Alger que nous pourrons évoluer dans le processus de rétablissement de la paix au nord du Mali ". L'accord d'Alger, rappelle-t-on, a été signé le 4 juillet 2006 à Alger par le gouvernement du Mali et l'Alliance démocratique du 23-Mai-2006 pour le changement au nord du Mali. Un comité de suivi de l'accord a été installé le 10 août de la même année à Kidal. Plus de 500 éléments armés de l'Alliance ont déposé, en février 2009, les armes et intégré le processus de paix conformément à l'accord d'Alger. Nassima Bensalem