Plus d'une trentaine de cadres de l'Alliance démocratique pour le changement du nord du Mali se réuniront à Alger, du 5 au 10 janvier, apprend-on de source proche du mouvement. Une rencontre qui devra aboutir à l'adoption d'un calendrier pour la tenue d'un congrès réunissant tous les représentants touareg du nord du Mali, dans un avenir très proche. Initialement prévue à Tamanrasset, avant la fin de l'année 2009, la conférence des cadres de l'Alliance démocratique pour le changement au nord du Mali, se tiendra à Alger du 5 au 10 janvier. Au moins une trentaine de cadres de ce mouvement prendront part à cette manifestation « pour mettre à plat les divergences internes afin de mieux consolider l'unité et l'intégrité nationales », a déclaré à El Watan, Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole de l'Alliance. Selon ce dernier, « la conférence est devenue une nécessité pour exprimer la volonté de tous à dégager une solution juste et durable dans le but résoudre les différents problèmes récurrents qui affectent la région de Kidal ». Durant les cinq jours, probablement plus, il est question également de faire le bilan de la situation au nord et faire le point sur les dispositions de l'accord d'Alger, signé au mois de juillet 2006, entre le gouvernement malien et l'Alliance sous l'égide de l'Algérie, dans le but de mettre fin à la rébellion touareg à Kidal. « Nous allons débattre tous les points de cet accord actuellement en panne, pour aboutir à une solution pacifique négociée, juste et définitive. Le débat portera aussi sur la situation au nord du pays, notamment le volet sécuritaire, avec l'implantation des groupes de l'Aqmi (Al Qaîda au Maghreb islamique) », a expliqué le porte-parole de l'Alliance. Hama Ag Sid Ahmed a affirmé par ailleurs que cette conférence pourrait être prolongée, si les débats l'imposent du fait de la complexité de la crise. « Nous comptons nous préparer pour un congrès de réunification et pourquoi pas aller vers un nouveau parti politique. » Tout le monde est conscient de la difficulté que traverse la région de Kidal et de l'urgence d'une solution pour faire revenir la paix et la stabilité. Lors du forum qui s'est tenu à Kidal à la fin du mois d'octobre 2009, les notables touareg des régions de Kidal, Tombouctou et Gao, la population locale a voulu sceller l'unité et réitérer son attachement au dialogue. Une lettre de soutien à ce forum a été transmise par Ag Bahanga, le fondateur du mouvement. Elle a été lue par ses plus proches collaborateurs. Un groupe de contact a été désigné pour faciliter les voies du dialogue avec l'Etat malien dans le but de créer un climat d'apaisement nécessaire à la reprise des pourparlers et à l'instauration de la paix. Une délégation du mouvement est venue à Alger solliciter l'implication des autorités dans les efforts de réactivation de l'accord d'Alger. « Nous n'avons jamais abandonné nos engagements. C'est la partie gouvernementale qui n'a pas respecté ses engagements. Nous avons interpellé tous les partenaires du Mali, dont l'Algérie en tant que facilitateur, pour faire pression sur Bamako afin que l'accord d'Alger soit mis en œuvre », a relevé le porte-parole de l'Alliance démocratique.