Pour parer à ce déficit, la Caisse nationale de Sécurité sociale a pris, au profit des pharmaciens d'officine, une mesure qui leur permet de bénéficier d'un bonus de l'ordre de 15 dinars à chaque fois qu'ils donnent à leur client un générique au lieu de la molécule mère prescrite par le médecin. Le médicament, classé comme premier poste de dépense de la Sécurité sociale, enregistre depuis quelques années un taux annuel d'évolution de 18%. Cette dépense est passée de 64,5 milliards DA en 2007 à 77,6 milliards DA en 2008, soit plus de 50% de la dépense totale de la santé de la Sécurité sociale, selon le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui intervenait jeudi à l'hôtel Hilton, à l'occasion de la journée pharmaceutique organisée par le Syndicat national des pharmaciens d'officine. M. Tayeb Louh soutient que la dépense de santé et la Sécurité sociale a connu une hausse plus importante que les recettes de la Sécurité sociale. L'année dernière, cette dépense a été évaluée à 160,3 milliards DA contre 155,3 milliards DA en 2008 et 135,7 milliards DA en 2007. Pour parer à ce déficit, la Caisse nationale de Sécurité sociale a pris, au profit des pharmaciens d'officine, une mesure incitative, dans le cadre de sa politique de promotion de l'usage des génériques en vue de réduire la facture inhérente au remboursement des médicaments. Ainsi, les pharmaciens d'officine bénéficieront d'un bonus de l'ordre de 15 dinars à chaque fois qu'ils donnent à leurs clients un générique au lieu de la molécule mère prescrite par le médecin. Ce bonus sera de 10% sur chaque ordonnance s'ils parviennent à donner l'ensemble du traitement en générique. Parallèlement, le ministre affirme qu'un ralentissement du taux d'évolution de la dépense pharmaceutique de la Sécurité sociale est enregistré avec 79,7 milliards DA, soit +3,3% d'évolution par rapport à 2008. Il incombe ce résultat à la poursuite de la mise en œuvre des mesures de la politique de remboursement médical dont la nouvelle liste de médicaments soumis aux tarifs de référence. Selon lui, 2 100 marques de médicaments sont concernés par le tarif de référence sur les 3 200 marques, induisant une baisse “significative” de prix de médicaments, surtout ceux dont dépendent les malades chroniques. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale compte poursuivre cette démarche par le lancement d'une opération de vignettage avec code-barres en remplacement du mode de vignettage en vigueur actuellement, afin de permettre un meilleur contrôle et une célérité dans le traitement des dossiers des assurés sociaux. M. Louh indique qu'avant d'amorcer ce pas, une étude sur la question sera lancée au cours de l'année 2010 et une réglementation sera établie en collaboration avec les ministères de la Santé et du Commerce, ainsi que les laboratoires et les importateurs des médicaments. Jusqu'au 31 décembre 2009, dit-il, plus de 2,4 millions de cartes Chiffa ont été fabriquées pour le compte de 5,5 millions de bénéficiaires. Actuellement, 4 000 officines pharmaceutiques ont adopté ce système appelé à se généraliser en 2011. Quant au système du tiers payant, il permettra désormais, selon lui, de faire bénéficier 2 220 000 assurés sociaux en 2010 contre 600 000 en 2002. Le ministre du Travail annonce, par ailleurs, l'élargissement de la convention du médecin traitant à quatre wilayas : Médéa, Oum El-Bouaghi, Boumerdès et Tlemcen après une opération-pilote lancée par la Cnas d'Annaba qui a permis à 110 médecins d'adhérer à la convention et à plus de 13 500 retraités de choisir leur médecin de famille. Pour ce qui est des cliniques spécialisées de Bou-Ismaïl (Tipasa) et de Messerghine (Oran), elles ont été hissées au statut de structures de référence nationale.