Le 40e Forum de Davos verra déferler une avalanche de débats tous azimuts. Avenir de l'Afghanistan, climat, refonte des institutions financières internationales, les thématiques sont aussi diverses que les décideurs invités à ces dialogues informels. Jeudi aura lieu une session spéciale consacrée à Haïti, en présence de l'ancien président américain Bill Clinton, un habitué de Davos (GR), nommé émissaire spécial de l'ONU dans le pays dévasté. Pendant cinq jours, Davos verra défiler le Roi Abdallah II de Jordanie et sa femme la Reine Rania - coutumiers de la manifestation, ainsi que le Prince de Bahreïn Salman Al Khalifa. Parmi les présidents les plus en vue invités figureront Nicolas Sarkozy (France), Ilham Aliyev (Azerbaïdjan), Felipe Calderon (Mexique), Lech Kaczynski (Pologne), Luiz Inàcio Lula da Silva (Brésil), ou encore Alvaro Uribe (Colombie) et le nouveau chef d'Etat sud-africain Jacob Zuma. Le premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai fera lui aussi le déplacement, de même que son homologue espagnol Luis Zapatero et grec George Papandreou. D'autres chefs de gouvernement monteront à Davos: le Belge Yves Leterme, le Néerlandais Jan Peter Balkenende, le Palestinien Salam Fayyad ou encore le Thaïlandais Abhisit Vejjajiva. L'édition 2010 du Forum de Davos a même invité un potentiel futur premier ministre, le leader conservateur britannique David Cameron. Celui qui occupe encore le numéro 10 de Downing Street, Gordon Brown, ne sera lui pas de la partie. Mais le numéro deux du gouvernement, le Chancelier de l'Echiquier Alistair Campbell, sera au Forum. Les organismes financiers et économiques internationaux seront présents par la voix du président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, ainsi que le patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn. Du côté européen, la nouvelle haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la baronne britannique Catherine Ashton, fera l'un de ses premiers grands déplacements du genre. Le président du Parlement européen à Bruxelles, Jerzy Karol Buzel, représentera également les institutions de l'UE à Davos, tout comme le commissaire européen pour les affaires économiques et monétaire, l'Espagnol Joaquin Almunia. Les haut responsables américains seront quasiment absents, hormis Larry Summers, directeur du Conseil économique national (NEC), Mais le sénateur démocrate et ancien candidat à la présidence John Forbes Kerry fera une apparition attendue à Davos. Notons que le plan bancaire américain remet au premier plan les débats sur la régulation financière mondiale. Les propositions de Barack Obama s'annoncent comme le sujet numéro un du Forum économique mondial. Plusieurs sessions de travail seront consacrées aux réformes du secteur financier. Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, ainsi que plusieurs ministres des Finances interviendront sur le sujet samedi. Le plan Obama devrait de même planer sur les discussions lors des prochaines rencontres du G20. Mario Draghi, le président du Conseil de stabilité financière (CSF), l'institution en charge de la coordination de la régulation financière internationale, a salué samedi ce projet. "Les propositions américaines, a-t-il déclaré, font partie des options que le CSF considère comme valables pour limiter les risques systémiques dans la sphère financière." L'initiative du président américain donne une "nouvelle impulsion aux efforts de réformes réglementaires ", s'est-il réjoui sans s'avancer davantage sur leur possible adoption. Le CSF publiera ses recommandations pour une réforme financière internationale en octobre prochain. Un rapport intermédiaire sera communiqué lors de la réunion du G20 au Canada en juin. Mais en mai, un G20 consacré à la régulation des marchés financiers devrait se tenir en Allemagne. La tâche s'annonce ardue, tant les divergences nationales s'affirment, chaque État souhaitant réformer son secteur financier selon ses propres idées.