Deux forums opposés auront lieu à moins d'une semaine d'intervalle. Pas moins de 2400 participants, dont 24 présidents et chefs de gouvernement, représentant 90 pays, seront attendus le 24 janvier en cours dans la ville suisse de Davos, pour prendre part au plus grand forum économique mondial. Les débats se focaliseront, cette année, sur des thèmes qui ne cessent de préoccuper l'opinion internationale. Il s'agit, en premier lieu, de discuter de la problématique des changements climatiques qui menacent l'équilibre écologique de la planète, ainsi que de l'épineuse question liée au commerce international, plus précisément la relance du cycle de Doha. Les armes nucléaires, l'énergie, le terrorisme et l'évolution démographique, figureront, également, dans l'agenda de ce rendez-vous qui prendra fin le 28 du mois courant. Pour confirmer la vocation économique du forum, les organisateurs ont annoncé la présence de 900 chefs d'entreprises, dont les patrons des grandes multinationales, à l 'instar de Coca-cola, BP, Microsoft et Nestlé qui discuteront, aux côtés des responsables du FMI et de la Banque mondiale, sur les questions occupant actuellement, le devant de la scène économique internationale. L'une des préoccupations majeures de ces grands acteurs économiques, sera le rôle grandissant que jouent les économies émergentes (Brésil, Chine, Inde) dans les mutations économiques actuelles. L'allocution d'ouverture du forum sera prononcée par la chancelière allemande Angela Merckel, alors que la clôture des travaux sera marquée par une communication de Tony Blair, le Premier ministre britannique. Sur le plan politique, le forum de Davos sera une occasion pour les dirigeants des pays de s'entretenir sur les différents antagonismes minant la scène internationale, notamment les conflits au Proche-Orient (Irak, Palestine, Iran). Par ailleurs, le meeting des mécontents du système international s'est ouvert depuis hier à Nairobi, la capitale du Kenya, très loin de Davos, lieu de rencontre privilégié pour les grands décideurs (politique et économique) du monde entier. Il s'agit du Forum social mondial réunissant chaque année les opposants à la mondialisation néolibérale de tous les pays du monde qui ont décidé, pour la première fois, de se réunir dans le continent africain. L'Afrique qui porte les stigmates les plus saillantes du libéralisme sauvage. Le forum a commencé, hier, par une marche regroupant près de 5000 manifestants partis de Kibera, l'un des plus grands bidonvilles du continent, avant de gagner le parc Uhuru, où s'est déroulée la cérémonie d'ouverture. Les manifestants en tête de la procession humaine ayant sillonné 8 kilomètres des artères de la capitale Kenyane, ont porté une banderole sur laquelle on pouvait lire: «Il est possible de construire un monde différent» et des pancartes incriminant la politique américaine tel: «Bush terroriste numéro1». Le poids de la dette, la lutte contre le sida, l'autonomie alimentaire, la refonte des accords du commerce international, l'emploi et le respect de la dignité humaine, seront, entre autres points, les principaux thèmes de ce forum des altermondialistes. De nombreuses personnalités africaines et internationales prendront part à ce rendez-vous qui se veut un contrepoids du forum de Davos. Il s'agit, particulièrement, de Nelson Mandela, prix Nobel de la Paix 2004, la Kenyane Wangari Maathai, Mary Robinson, l'ancienne haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu, ainsi que José Bové, le fameux syndicaliste paysan français.