Le ballet des caravanes culturelles des pays arabes continue d'atterrir dans la capitale ainsi que dans certaines régions du pays, sans pour autant faire bouger un public complètement désintéressé. N'avions-nous pas vu des troupes folkloriques sortir de la salle El Mougar avec leur “ chapiteau ” invitant les passants à les rejoindre en salle pour un spectacle gratuit, tant l'événement d'“Alger, capitale de la culture arabe 2007 ” n'arrive pas à prendre ? Enlevons la parenthèse des générales de pièces de théâtre et des avant- premières, tout le reste des programmes proposés dans ce cadre là, tourne pratiquement à vide. Après la semaine culturelle du Koweït, de l'Egypte, du Qatar, c'est au tour des artistes tunisiens d'investir nos arènes culturelles avec tout ce qu'ils ont comme produits locaux. La semaine culturelle tunisienne s'est ouverte de la manière la plus officielle qui soit, ce week-end au Palais de la culture Moufdi-Zakaria de Kouba. Au menu de la soirée inaugurale, un gala proposé par Zied Gharsa et Nabiha Karaouli, accompagnés de la troupe de l'Institut de la Rachidia de Tunisie. Elle a été marquée par un récital de poésie du poète tunisien Djamel Essalai qui a déclamé un poème qui a donné la mesure à “ Algérie, capitale de la culture arabe pour l'année 2007”. Mohamed El Aziz Ben Achour, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et Khalida Toumi, ont évoqué dans leurs discours repectifs les liens de fraternité qui ont accompagné l'histoire des deux pays, et l'importante de la culture dans la pérennité de ces mêmes liens. Après cette ouverture officielle, la caravane culturelle s'est dirigée vers Tébessa, la ville symbolique par son histoire commune se référant à Sakiet Sidi Youcef. Deux jours plus tard, cette caravane a atterri à Sétif avant d'arriver à la capitale avec un programme plein jusqu'au cou. A bord de cette caravane qui séjournera à Alger jusqu'au 22 du mois en cours, des manifestations exprimant chacun dans un domaine précis des échantillons de la vie artistique tunisienne. Il y a eu, ainsi, des spectacles musicaux avec la troupe de l'Institut de la Rachidia, la chanteuse Nabiha Karaouli et Zied Gharsa, la troupe “Nagouz ” de Mounir Troudi qui a interprété des chants du patrimoine. Une exposition d'art plastique et une foire du livre s'est également tenue. L'histoire commune oblige, une exposition illustrant la vie et l'oeuvre du penseur Ibn Khaldoun, a été également proposée. C'est ainsi qu'une exposition d'une vingtaine de tableaux traduisant l'itinéraire historique d'Ibn Khaldoun entre l'Algérie et la Tunisie, un bibliobus représentant une série de productions littéraires et donnant à voir aussi les productions des différentes maisons d'édition tunisiennes, échantillon musical du groupe El Hadra de la tradition soufie au Maghreb, ont rythmé cette semaine très riche. Le 7e art a occupé une place prépondérante dans cette caravane à bord de laquelle, Khochkhach de Selma Baccar qui a inauguré, samedi dernier, la semaine du cinéma Tunisien. Khorma de Jilani Saadi, Samt el kousou' (les silences des palais) de Moufida Tlatli, Kahloucha de Nejib Belkadhi, Ettalfza jaya (la télé arrive) de Moncef Dhouib marqueront la fin de cette semaine cinématographique, à laquelle a été jointe une série de courts métrages. Le théâtre à travers des œuvres comme Hala Madania (état civil) de Atef Ben Hassine et El Mansiet, production du Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef, n'était pas en reste. La caravane a, en outre, initié des débats sur des thèmes brûlants comme “ La politique culturelle en Tunisie ”, “ La littérature lyrique et l'épopée de Beni Hilal”. Ont participé à cette caravane, également, des musiciens, des chanteurs et des poètes tunisiens dont le poète Jamel Essalii. Le rendez-vous culturel tunisien, il faut le dire, même s'il n'a pas glané grand monde a été aussi dynamique qu'attrayant.